Fibers : une odeur de scandale politico-financier ?

lettre démissionRappelez-vous, la Communauté de communes de la Haute Moselotte a acheté par délibération du 25 janvier 2013, les bâtiments de l’ancienne usine de la Médelle à Saulxures sur Moselotte, pour les louer à une société dont le dirigeant se targuait d’avoir inventé un nouveau concept de recyclage des fibres synthétiques. Cette société, Fibers, a été à l’époque portée sur les fonds baptismaux par la fine fleur des politiciens locaux qui ne manquaient pas d’exprimer, par médias interposés et force délibérations, leur enthousiasme pour ce projet, et son porteur Monsieur Charbonnier.

La suite, tout le monde la connaît, elle fut dramatique. Un accident mortel dû à l’absence de sécurité sur une machine, la déconfiture totale du procédé « révolutionnaire » baptisé « nouveau concept » par Monsieur Charbonnier avec, à l’époque, le soutien indéfectible du député Vannson, puis la liquidation de la société, le licenciement des 40 salariés et la disparition concomitante des écrans du député Vannson.

Je vous fais grâce des multiples péripéties et des rebondissements que connut cette malheureuse affaire, jusqu’à la vente rocambolesque des machines à un groupe tunisien, pour une bouchée de pain le 12 décembre dernier. Je passe aussi sur les questions qui restent aujourd’hui encore sans réponse. Notamment, sur la destination des sommes d’argent public englouties dans cette catastrophe. On parle de six millions d’euros d’argent public et de sept millions d’euros d’investissement privé! Les nombreux articles publiés sur ce blog pourront être utilement lus ou relus pour se faire une idée des multiples aspects du dossier.

Mais ce qui nous interpelle aujourd’hui constitue un nouveau rebondissement de taille dans ce feuilleton. La Communauté de communes a fait l’acquisition de ce bâtiment, le 25 janvier 2013 pour 900 000€ d’argent public ; or, nous venons d’obtenir l’évaluation réalisée à l’époque, le 05 novembre 2012 par le service des domaines de la Direction départementale des finances publiques des Vosges, qui écrit dans la réponse à la demande qui lui est faite : « Compte tenu des données les plus récentes du marché immobilier local, des caractéristiques visibles de l’immeuble, et des éléments d’appréciation dont dispose le service, la valeur vénale maximale ressort à : 600 000€ » !!!

Cette évaluation est de plus conditionnée, à des réserves fortes, relatives à la présence d’une turbine hydroélectrique, restant propriété des vendeurs, et située au cœur même de la partie bâtie de l’ensemble immobilier, ainsi qu’à l’ignorance dans laquelle se trouve l’évaluateur de la présence ou non de matériaux polluants sur le site. Ces éléments étant de nature à entraîner des servitudes nouvelles dont la nature et l’impact sur l’ensemble du site n’ont pu être déterminés.

A ce stade plusieurs remarques s’imposent :

1- La première d’entre elles a, depuis le début, été soulevée par nos soins. Pourquoi la Communauté de commune achète-t-elle cette friche industrielle, pour la relouer au porteur du projet, alors qu’il eût été plus simple et naturel que ce dernier la loue directement au propriétaire, industriel comme lui. A cette question les élus de la Communauté de commune, si prompts par ailleurs à s’indigner ici et là qu’on puisse émettre des critiques, n’y ont jamais apporté de réponse.

2- Nulle part dans les délibérations de la Communauté de communes relatives à la décision d’acquisition, on ne trouve trace des 600 000€ correspondant à l’évaluation du service des domaines. Y aurait-il eu volonté de dissimulation ?

3- Les Collectivités territoriales ne sont pas tenues, il est vrai, de respecter l’évaluation des domaines. Lorsqu’elles souhaitent acquérir un bien dont la valeur est supérieure au prix estimé par les services fiscaux de l’Etat, elles se trouvent dans l’obligation de justifier cette décision, au regard, notamment, de l’intérêt public local représenté par cette acquisition, et de délibérer au vu de l’avis de l’autorité compétente de l’État (art L1311-11 du code général des collectivités territoriales). Aucune trace de cela dans les délibérations des 14 décembre 2012 et 25 janvier 2013 qui ne font nulle part état d’un prix d’achat supérieur de 50 % et des raisons de cet écart.

Avec quelle légèreté, avec quelle inconscience, sous réserve de développements à venir qui pourraient nous réserver d’autres surprises, ces élus ont-ils décidé, dans une unanimité moutonnière, d’acheter 50 % plus cher ces bâtiments, pour les mettre au service d’un projet dont ils ne connaissaient rien ou si peu, et sur lequel ils n’ont de plus pas cherché à s’informer pour en évaluer le sérieux. Une simple prise de contact avec des professionnels de cette activité aurait suffi à leur montrer l’absence de viabilité économique du projet.

Il est d’ailleurs navrant de lire, le 30 décembre 2015, sur un site d’information locale, à propos de l’éventuelle reprise de l’activité sur place, suite au rachat des machines par un industriel tunisien, cette déclaration de Monsieur Dousteyssier, Président de la communauté de communes : « les industriels de la région nous disent que le marché du recyclage de fibres n’est actuellement pas viable…».

Puis le même jour, dans un journal local cette fois, Jérôme Mathieu, vice-président chargé du développement économique y va de sa déclaration péremptoire : « Il y a un intérêt à  la redémarrer (la machine), elle est en place, dans un bâtiment adapté pour elle et une main d’œuvre locale qualifiée. Il y a un marché de la fibre recyclée

L’exact contraire de la déclaration de son Président !! et accessoirement des avis autorisés des professionnels du secteur.

Et ce n’est pas fini, « last but not least », l’homme dont la clairvoyance ne tardera sans doute pas à illuminer le pays tout entier, déclare à un site internet d’information, le 05 janvier, soit quelques jours après : « Posséder une usine de recyclages de fibres au centre de l’Europe, c’est intéressant pour eux car ça réduirait les coûts de fabrication. Ils détiennent déjà trois usines en Tunisie » A cet instant Jérôme Mathieu touche au sublime. Il est le seul à affirmer contre toutes les évidences, qu’une activité industrielle de ce type, serait plus rentable en France que dans les pays où le coût de la main d’œuvre y est quatre fois moins cher !!!

A moins d’envisager de faire des cadeaux inconsidérés à l’industriel tunisien, comme la vente à vil prix, voire la cession à l’euro symbolique des bâtiments, et de l’abreuver abondamment de subventions publiques de toutes sortes, il n’est malheureusement pas crédible d’envisager une reprise pérenne de l’activité sur place.

Mesdames et Messieurs les conseillers communautaires, Monsieur le Président, après avoir tous ensemble collectionné autant de brillantes réussites en matière économique, (Lansauchamps, La Médelle…) il est urgent de vous ressaisir. La première des mesures à prendre de toute urgence me semble être le retrait de la responsabilité du développement économique à Monsieur Mathieu. Ses récentes déclarations ne devraient plus laisser aucun doute sur cette absolue nécessité. Si vous ne le faites pas vous serez coresponsables, en connaissance de cause, des futures catastrophes que ne manquera pas de provoquer une telle impéritie.

Pour le reste, n’hésitez pas à vous poser les bonnes questions et à tirer le bilan de cette catastrophe industrielle, financière et politique. Il serait logique dans un monde responsable que vous en assumiez les conséquences, et que votre démission fasse partie des sorties envisageables. Mais c’est sans doute trop vous demander…

Gracchus

Le 06 janvier 2016

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Art brut ? Art naïf ? Art nouveau ? Non, Art bressaud !

Carrefour Vieux Moulin Carrefour Vieux Moulin 2Il est patent que notre monde ne connaît plus de limite, et nous pouvons, chaque jour quand nous empruntons le rond point du Vieux Moulin au centre de La Bresse en faire l’expérience renouvelée.

En effet, que nous venions du sud, de l’est ,du nord ou de l’ouest nous ne pouvons manquer ces représentations naïves des habitants de nos forêts : cerf, biche, chevreuil, fièrement campés au centre du carrefour, dans un décor kitsch de vrais arbres et de sculptures en granit.

De plus, quand la nuit tombe les effets sont redoublés car tout ce petit monde s’éclaire et clignote à qui mieux-mieux…

Nous devons sans doute cette unique expérience esthétique à la commission d’embellissement, injustement méconnue à laquelle nous transmettons toutes nos félicitations !

Mais comme toujours, nos éminents esthètes n’en sont pas restés là, sur ce même rond-point, la façade de l’ancien hôtel du Vieux Moulin, (hôtel en vente depuis de nombreuses années) s’est trouvée recouverte d’un immense panneau, vantant sur trois étages les mérites d’un sportif local, et généreusement agrémenté de publicités commerciales du meilleur effet.

On peut s’interroger, et nous nous interrogeons, sur la légalité d’une telle installation, alors que depuis le 13 juillet 2015 une nouvelle réglementation sur les panneaux et les enseignes publicitaires est entrée en vigueur, et interdit, notamment dans les communes de moins de 10 000 habitants, ces panneaux en bord de route.

Gracchus

Le 31 décembre 2015

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Le printemps est de retour : Joyeux Noël…. !

Hétraie sommitale

Hêtraie sommitale

Gageons que les climato-sceptiques vont sans doute commencer par se poser des questions et se dire que les écolos ne sont peut-être pas si bornés et qu’il y aurait des raisons de tendre l’oreille à leurs propos, au lieu de les railler sottement….Ce n’est pas la première fois que la neige ne tombe pas à Noël, en revanche, les températures élevées que nous connaissons actuellement et pas uniquement sous nos latitudes, devraient en faire réfléchir plus d’un. Du froid et des chutes de neige nous en aurons encore mais quand, mystère… ? Comment, la neige n’était pas au rendez-vous, « damned » ! Pendant les vacances de décembre… «  Shoking » !

Aussi, une idée m’est venue, je propose pour satisfaire aux diktats du tout tourisme, de décider que les vacances d’hiver auront lieu dès que la neige sera annoncée…Et hop une belle averse neigeuse : les établissements scolaires ferment, on charge les bagages et les gamins et direction les sommets. Ah, non ce n’est pas faisable….Dommage, car on entend de telles inepties concernant l’absolue et impérieuse nécessité de pratiquer les sports de glisse que je m’imaginais que ce pourrait être une solution ?! Parmi les plus déjantées, j’ai récemment entendu par exemple, qu’une station dans les Alpes avait fait transporter durant plusieurs jours de la neige par hélicoptère, cependant l’opération n’étant au final pas rentable (le tiroir-caisse, y a que ça de vrai), ladite opération a tourné court, et un grand merci pour le bilan énergétique.

La direction d’une autre station voulait elle, réserver les trois malheureuses pistes ouvertes, aux touristes et les interdire aux locaux… ! On marche complètement sur la tête…. La COP 21 vient de s’achever et voyez le résultat….Quel honteux gaspillage d’énergie. On perd le nord et les glaciers fondent, le réchauffement est avéré, les saisons telles que nous les connaissions se font la malle, mais il est toujours inévitable, indispensable d’aller skier…Sinon, quoi, on perd sa qualité d’être humain ?

En revanche, du fait de l’absence de neige cette année, j’ai l’impression que les vacanciers de Noël et du Jour de l’An, profitent davantage de leur séjour : pas obligés de piétiner dans les sempiternelles queues pour accéder aux remonte-pente, ni aux caisses dans les supermarchés, ni sur les routes d’accès aux pistes. Ils réalisent même de substantielles économies nos touristes et, pour une fois, ont le loisir de contempler la nature, se reposent, prennent le temps de vivre…Le pied quoi ! On les sent détendus, apaisés alors que d’habitude, on croise plutôt des zombies hallucinés qui cavalent du supermarché aux stations et vice versa, si possible dans les mêmes créneaux horaires, …faut pas perdre les bonnes habitudes, et se priver d’embouteillages. Tiens, on entend même plus le va et vient incessant des ambulances et des véhicules des pompiers, bah oui, quand les stations sont bondées forcément la surpopulation sur les pistes génère des accidents à la chaîne. Mais qui s’en préoccupe ? Comme je l’écrivais plus haut, seul le profit compte. A ce propos, soyons positif : justement certaines stations dans les Alpes affichent complet et refusent d’accueillir des skieurs en surnombre, pour des raisons de sécurité. A quand un tel dispositif dans nos stations vosgiennes ?

Est-ce que par hasard ce ne serait pas cela les vacances ? Des vacanciers- citoyens, voire des éco-vacanciers soucieux de l’environnement qui les accueille, sympathiques et heureux de séjourner dans nos paysages, souriants, et non plus considérés comme des vaches à lait d’un système qui, quoi qu’en dise les climato-sceptiques, touche à sa fin.

Je laisse le dernier mot à Franck Lemaire, directeur de l’école de ski de Gérardmer, interrogé sur France 21 : « Il faut revoir la copie et prévoir des programmes sans neige à l’avenir. Avec la COP 21, les politiques devraient prendre ça en compte. »

 

Le 29 décembre 2015

Colchique

1Sujet diffusé lundi 28 décembre au JT de 20h

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Saint-Dié, la tartufferie explose les plafonds

David Valence

David Valence

Nous ouvrons une nouvelle rubrique intitulée « Les tartuffes sont partout ». Il ne s’agit pas pour nous de poursuivre, partout ou elle se manifeste, la tartufferie ambiante, la tache est inhumaine et tout simplement hors d’atteinte. Nous nous limiterons à la présentation de quelques exemples emblématiques grappillés ici et là, à la faveur d’une actualité toujours plus baroque et improbable. Ces exemples ne manquent pas, ils sont légions, nous les trouvons dans tous les domaines de la vie publique, mais n’ayant en ce qui nous concerne, aucun souci d’objectivité, nous les rechercherons de préférence dans les déclarations des hommes politiques. Celui à qui revient l’honneur d’inaugurer cette rubrique qui promet d’être prolifique, est le Maire de Saint-Dié, David Valence. Ce n’est sûrement pas un hasard, cet élu s’était il y a peu, déjà signalé à notre attention, lorsqu’il s’était distingué en tentant de surfer sur la vague de la solidarité en faveur des réfugiés tout en annonçant par avance une capacité d’accueil ridicule. Nous n’avions pas eu à l’époque le temps nécessaire à une réaction salutaire. Mais nous étions certains qu’une récidive ne se ferait pas trop attendre, c’est chose faite.

Interview de David Valence (Maire de Saint-Dié) par Vosges matin du 27 décembre 2015

Le journaliste de l’organe du Crédit Mutuel interroge David Valence qui vient d’être élu Conseiller régional sur la déclaration qu’il a faite d’être « un maire à plein temps ». La réponse de notre cumulard local qui je le rappelle est, simultanément et à plein temps, Maire de Saint-Dié-des-Vosges, Conseiller Régional, Président de la communauté de communes de Saint-Dié-des-Vosges (regoupant 9 communes), Président du Pays de la Déodatie (regroupant 94 communes et 15 communautés de communes), Président de l’association des élus du Massif vosgien, ne manque pas de sel.

« Oui. Quand je disais « maire à plein-temps », ça voulait tout simplement dire que je vivrai à Saint-Dié. Que j’y vivrai toute la semaine, ce qui est le cas. C’est une ville où j’habite, où je resterai un élu de proximité, qu’on peut croiser dans la rue, sans aréopage autour de lui, sans protection, sans cour autour de lui et cette dimension de la proximité j’y resterai fidèle, c’est mon tempérament et c’est vraiment ma vision du mandat de maire.

J’ai décidé d’être candidat aux élections régionales parce que je pensais qu’il fallait un représentant de la ville de Saint-Dié-des-Vosges dans ce conseil régional. Ça a toujours été le cas. Je resterai conseiller régional. Je n’ai pas d’ambition autre au sein de ce conseil que de défendre les dossiers de la ville de Saint-Dié-des-Vosges. Je resterai un maire de proximité. Simplement, je m’implique à la Région car c’est un des lieux où l’avenir de Saint-Dié-des-Vosges va se décider. »

On a bien compris, et par delà le vague sentiment d’être, nous les quidams moyens, pris pour des imbéciles, on constate que Monsieur Valence a non seulement le don d’ubiquité, il est Maire à temps complet et il occupe aussi au moins 4 autres fonctions, sans doute à temps partiel, et peut-être la nuit, mais il est également irremplaçable et selon ses propres déclarations le seul à pouvoir représenter et défendre les intérêts de la ville de Saint-Dié à la Région. Les élus de sa liste municipale, adjoints et conseillers doivent de toute urgence se poser des questions sur leurs capacités et leurs compétences, au moins dans l’esprit de celui qu’ils ont élu Maire. L’idée qu’un de ces élus puisse représenter Saint-Dié à la Région n’a pas effleuré l’entendement du grand homme !

Non seulement Monsieur Valence professe, avec innocence, un dédain rarement avoué pour ses colistiers, mais il n’hésite pas à abuser de l’oxymore, voire à flirter dangereusement avec la dissonance cognitive, dans ses déclarations publiques, apportant ainsi sa pierre au monument de la tartufferie généralisée, édifié méthodiquement par une classe politique dont chaque digne représentant est capable aujourd’hui d’affirmer la chose et son contraire dans la même phrase.1

Encore bravo Monsieur Valence pour votre remarquable et remarquée contribution à la promotion du tout et du n’importe quoi, à l’entretien de la confusion dans ce monde, et au développement de l’insignifiance.

Le 27 décembre 2015

Gracchus

1 C’est d’ailleurs à cela qu’ils se reconnaissent.

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Vannson démission

Voir la vidéo des déclarations du député Vannson

Le député Vannson doit démissionner

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Aux armes citoyens !!!

La liberté guidant le peupleCommission des lois du 22 juillet 2014 ; lutte contre le terrorisme (audition de M. Bernard Cazeneuve, ministre, et examen du projet)

Les propos apparemment bon enfant du député Vannson, nouveau Président du Conseil Départemental des Vosges n’ont pas tardé à révéler, derrière une façade pataude, une violente pulsion totalitaire digne des pires moments de notre histoire. Ne voilà t-il pas que notre bon monsieur à la faveur d’un débat en commission des lois de l’assemblée nationale sur le terrorisme, appelle à faire taire les insolents rebaptisés « malveillants » qui mettent en cause dans des blogs comme le nôtre, les personnalités de sa qualité.

Je vous livre ci-après le verbatim de cette saillie, également consultable en vidéo où chacun pourra de surcroît apprécier le caractère faussement patelin du personnage.

François Vannson : « Nous allons et je m’en réjouis durcir la législation pour tout ce qui touche à la sphère internet. Mais ne serait-il pas opportun d’utiliser ce texte pour aller un petit peu plus loin, car nous sommes de plus en plus soumis à des personnes malveillantes, qui ne sont pas forcément des terroristes, mais qui sont quand même malveillants, qui créent très facilement un site internet, qui s’expriment en s’affranchissant totalement de toutes les règles de déontologie auxquelles sont soumis par exemple la presse. Et donc il est très facile d’avoir accès à ces moyens de communication, pour je dirais nuire à telle ou telle personnalité ou à telle ou telle personne. Par ailleurs on peut utiliser par le biais de pseudos, les réseaux sociaux, mais tout ceci dans un contexte de guerre peut-être utilisé par des terroristes en puissance. Nous avons l’été pour réfléchir et voir si on ne pourrait peut-être pas aller un petit peu plus loin pour régler ce problème et faire en quelque sorte d’une pierre deux coups. »

Faire volontairement l’amalgame, tout en laissant entendre le contraire, et entretenir la confusion entre terroristes et « personnes malveillantes » selon la nomenclature Vannson, est une posture qui bien entendu n’a rien de républicaine, mais qui est de plus foncièrement irresponsable car elle désigne ceux qui osent simplement exprimer des critiques, à la vindicte des âmes naïves, et peut être qualifiée de dérive autoritaire pour ne pas dire plus.

Que Monsieur Vannson pousse un tout petit peu plus loin comme il dit, et exprime clairement quelle est sa proposition. Embastiller séance tenante les « malveillants » ? Créer un service Vannsonien de la censure sur internet ? Prendre peut-être exemple sur nos grands amis d’Arabie Saoudite et condamner les malveillants comme Raïf Badawi à mille coups de fouet ?…

Qu’un député passe son temps à chercher a réduire, voire à bâillonner les libertés fondamentales qui font que notre système conserve encore quelques restes de ce qui constitue la démocratie, qu’il utilise pour cela des moyens indignes, profondément sournois et méprisables, doit faire se lever toutes les filles et les fils de la résistance à l’oppression. Ce député doit démissionner et ses coreligionnaires auraient dû s’en indigner, pour le moins.

J’appelle les femmes et les hommes épris de liberté de ce département et au delà à réagir de toutes les manières à cette déclaration. En écrivant au Président de l’Assemblée nationale, au Président du groupe « Les Républicains », en créant et en signant des pétitions pour la démission du député Vannson. Notre pays ne peut laisser se développer cette gangrène des idées qui voudrait que liberté de paroles et terrorisme soient confondus et également réprimés.

La liberté de penser , la liberté d’expression sont en grand danger, aux armes citoyens !!!

 

Gracchus

 

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Vidéo François Vannson Assemblée nationale

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FIBERS, l’heure des comptes ?

A vendre

A vendre

L’information vient de tomber, elle n’a rien d’un scoop, tout le monde savait depuis juin 2015 que cela arriverait. La ligne de fabrication, c’est à dire les machines de l’usine FIBERS de Saulxures sur Moselotte sont mises aux enchères publiques. Cela se passera sur le site de La Médelle à Saulxures le mardi 08 décembre 2015 à 15h00.

La mise à prix est fixée à 300 000€ !!!

 

J’ai volontairement laissé un blanc car je comprends votre étonnement. Mais non, votre mémoire n’est pas défaillante, au moment du lancement en grande pompe de ce projet par la nomenklatura locale, le porteur du projet parle d’un investissement de 13 millions d’euros dont 6 millions d’aides publiques directes et indirectes. Ce qui fait une belle somme !

Bien sûr nous savons que dans le cadre d’une liquidation judiciaire le matériel est bradé, mais là excusez du peu, d’un coté 13 Millions d’euros de l’autre 300 000€.

Alors des questions inévitables se posent. Pour certaines nous les avions déjà posées, nous recommençons maintenant avec plus de force.

Ou sont passés les 13 millions du départ ?

Ou sont passés les 6 millions d’argent public ?

A quoi ont-ils servi ?

Les 7 millions d’argent privé existent-ils vraiment, ou ne seraient-ils qu’un leurre qui aurait permis d’attirer l’argent public ?

Qui est en mesure de répondre à ces questions ? Le promoteur du projet, Bernard Charbonnier, bien sûr, mais aussi ceux qui l’ont aidé à obtenir les 6 millions d’argent public. Nous en connaissons au moins un. Ils s’agit de François Vannson actuel Président du Conseil Départemental et toujours député. N’a t-il pas produit et diffusé une vidéo dans laquelle Bernard et François devisent aimablement s’appelant par leur prénom, l’un prodiguant force remerciement à l’autre qui en rosit de plaisir.

Cette navrante pantomime où François se présente comme le principal soutien de Bernard, se conclut par une non moins navrante conclusion de notre député qui répète doctement les fables que lui a vendues, en début de la vidéo, celui qui mériterait le nom d’industriel de la catastrophe.

Nous attendons, et c’est bien la moindre des choses, que Monsieur Vannsson s’explique sur le destin de ces 6 millions d’argents publics qu’il a contribués à mobiliser ?

Du côté des seconds couteaux, je veux parler des élus de la Communauté de commune de la Haute Moselotte et de son Président actuel Jean-Claude Dousteyssier, on doit bien avoir quelques idées sur la question. On n’achète pas une friche industrielle 900 000€ avec l’argent des contribuables pour la louer (aucun loyer ne sera jamais versé à la communauté de communes) à un porteur de projet sans prendre quelques informations et garanties sur la validité de l’opération?

Un élu de la Com-Com, Monsieur Jérôme Mathieu, à qui je ne demandais d’ailleurs rien du tout car il était à l’époque des faits dans la minorité de la com-com, a tenu promptement à répondre à ce que j’avais écrit dans un article précédent : qu’aucun des élus n’avait posé la moindre question avant de voter l’acquisition de la friche industrielle à 900 000€. Ce qui est par ailleurs vrai et vérifiable aisément. Il a déclaré que je ne connaissais rien au fonctionnement des collectivités, et a laissé entendre qu’évidemment, les élus avaient travaillé d’arrache-pied en commission, sur ce dossier et en maîtrisaient les arcanes! Je ne demande aujourd’hui qu’à vous croire, mais alors dites nous, Monsieur Mathieu, vous qui déclarez connaître ce dossier, où sont passés les 13 millions ?

Nous attendons votre réponse, comme nous attendons toujours sur un autre sujet, votre réponse à un courrier qui vous a été adressé en votre qualité de conseiller départemental, par une cinquantaine de représentants des familles de l’EHPAD de La Bresse le 05 mai 2015 !!

Nous ne poserons pas la question du devenir des 900 000€ des contribuables locaux, ce serait trop cruel et risquerait de mettre encore Monsieur Mathieu en colère. Mais chacun pourra à loisir, à la faveur d’un soir d’été, emmener en voiture sa petite famille, admirer du côté de Saulxures l’aboutissement d’un dossier maîtrisé par ces élus qui ayant dilapidé joyeusement 900 000€ en pure perte, n’en ont toujours pas tiré le début d’une leçon.

J’avais ici même proposé de transformer ce site en musée des « loupés », le succès serait garanti, et moyennant un faible droit d’entrée, il ne serait pas interdit d’espérer un retour rapide sur investissement inutile ! Il semblerait d’ailleurs que la mode des musées connaisse un nouvel engouement dans notre beau territoire, puisque il est question d’héberger un musée des racines (en bois) dans l’autre grande réussite de nos élus, le site de Lansauchanp à Cornimont. Mais nous en reparlerons.

Dans cette lamentable affaire n’oublions pas les salariés et en tout premier lieu celle qui paya de sa vie ce qui semble être une absence de conformité aux normes de sécurité des machines utilisées. La justice devra dire ce qui s’est passé et déterminer quelles sont les responsabilités.

Les autres salariés connaissent aujourd’hui pour la plupart les plans sociaux de reclassement, ou pas, avant sans doute une période à durée indéterminée chez Pôle Emploi. Il est troublant d’apprendre que certains des salariés étaient, précédemment à leur embauche à FIBERS, salariés de Ventron confection, autre société de Monsieur Charbonnier, et qu’ils avaient dû en démissionner !!

Décidément, les services de l’Etat seraient bien inspirés d’enquêter sur ces sociétés et leurs pratiques dans les domaines du droit du travail notamment. Il en va de même pour l’Europe, puisque des subventions européennes ont été versées, un minimum de transparence sur l’utilisation de ces fonds seraient là aussi la moindre des choses.

Maintenir le voile sur cette affaire comme sur beaucoup d’autres contribue chaque jour à alimenter un climat de défiance qui envahit lentement mais sûrement tous les espaces de nos sociétés. Le réveil risque fort d’être brutal, et nous savons aujourd’hui qui en portera la responsabilité.

Le 6 novembre 2015

Gracchus

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Quand Michel Heinrich s’entiche de la Chambre régionale des comptes (vidéo)

Nous reprenons une publication de l’odeur du sapin qui nous a fait beaucoup rire et un peu pleurer quand même! En tous cas un brillant panorama de l’incommensurable duplicité des politiciens de tous bords. Ils sont tous au top, Michel Heinrich, à tout seigneur, tout honneur, fuyant au galop la question pourtant simple qui lui est posée. Puis Jean Claude  Lacour (élu PC) et son jeune affidé Vincent Gehin. A eux deux ils réunissent les meilleures techniques du “botter en touche”, du grand art! Enfin Jean Pierre Moineaux (élu PS) qui considère que certaines questions ne peuvent être posées que certains jours!

Un grand bravo à mon excellent et néanmoins jeune confrère de l’odeur du sapin qui n’a pas hésité à affirmer à J.C. Lacour qu’il avait voté pour lui afin d’obtenir une réponse. Un sens de l’abnégation devant lequel nous nous inclinons avec respect.

Le 18 septembre 2015

Gracchus

Source : Quand Michel Heinrich s’entiche de la Chambre régionale des comptes (vidéo)

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Le théorème de Tsipras

ThéorèmeLa crise grecque vient de démontrer un théorème : Il est impossible de sortir du système capitaliste en utilisant les outils frelatés que celui-ci a forgés. Nous l’appellerons « théorème de Tsipras »

Le premier d’entre ces outils, c’est l’élection de représentants chargés de mener la politique du pays. Il est dorénavant clair qu’une fois élus, ces représentants, d’où qu’ils viennent, ne peuvent en réalité mener qu’une seule politique, avec quelques nuances de détails à la marge, la politique du capital.

Il est toujours présomptueux de vouloir refaire l’histoire mais il est criminel de ne pas vouloir en tirer les leçons, et d’entretenir les pires illusions.

Comment les représentants de Sirysa ont-ils pu faire preuve d’une si grande naïveté ? Aujourd’hui on accuse, un peu partout, et souvent à droite, Alexis Tsipras d’avoir trahi. Ses accusateurs de droite expriment là sans doute une jouissance perverse, et confortent ainsi leur idéologie en nous disant, vous voyez bien qu’il n’y a pas d’autre solution puisque même les plus radicaux en viennent à courber l’échine et à manger leur chapeau.

Quant à ceux de gauche, ils ne comprennent pas, ou ne veulent pas voir que la sortie du capitalisme, condition sine qua non d’un monde libéré doit emprunter d’autres voies que celles offertes généreusement par ce système. Tous ceux qui suivront la voie grecque et peut être bientôt espagnole, seront condamnées à la « trahison » dont certains affublent aujourd’hui Tsipras.

Non Tsipras n’a pas trahi, il a simplement accepté d’être le jouet du système qu’il déclare vouloir défaire. Dès cet instant fondateur l’issue est écrite dans le marbre. Oui bien sûr une fois acculé aux dernières extrémités par une Europe de la finance, il a tenté avec panache un beau coup, il a organisé et réussi un référendum, déclarant vouloir redonner la parole au peuple. Malheureusement la réalité financière et capitalistique dans laquelle il est immergé a étouffé, avant que le coq ne chante trois fois, le bel espoir qui avait été ainsi ouvert. Il ne pouvait en être autrement, et la reddition quasi unanime de Sirysa, ou du moins de ses députés, l’illustre tristement. Sans perspective autre qu’un chaos généralisé on peut entendre cette position.

Redonner la parole au peuple en lui posant une question a déjà été expérimenté par le passé. Qu’est devenue la volonté du peuple français après le non du référendum de 2005 ? En 2005 le gouvernement français était favorable au oui le peuple a voté non, le gouvernement a donc dissous le peuple. En 2015 en Grèce, le gouvernement était favorable au non, le peuple a voté non donc le gouvernement a

Qu’importe la couleur et les promesses des représentants, qu’importe la réponse apportée par référendum aux questions posées, le fétichisme de la marchandise a déjà écrit l’histoire.

Les questions centrales restent donc celle du pouvoir du peuple par le peuple, c’est à dire l’érection enfin de la Démocratie, et celle du renversement de ce système et son remplacement par un monde fondé sur des valeurs écologiques sociales et solidaires. Pourquoi ne pas s’être appuyé et avoir encouragé dès le début les mouvements populaires, qui en Grèce, à la suite du mouvement des places, visaient à prendre le contrôle des institutions, des banques, des hôpitaux, de la production et de la distribution alimentaire, des théâtres, de la culture, de l’éducation, des médias et de tous les secteurs nécessaires au maintien d’une vie digne ? Cette voie inspirée de la Commune de Paris” reste la seule capable de faire prendre conscience au peuple de sa force et de l’inutilité, mais surtout du danger, de la déléguer à qui que ce soit.

La force d’un peuple réside dans sa capacité à reprendre le contrôle de ce qui lui a été arraché. D’abord sa dignité qui lui est tous les jours niée par la marchandise et le fétichisme qui s’y attache. Ensuite sa capacité à réorganiser la vie et à en assurer les conditions de dignité pour tous.
Cette force là n’a que faire des ultimatums des oligarques européens. Elle est de surcroît contagieuse, et attire à elle tout ce qui dans ce monde aspire à la liberté. C’est à dire 99 % des habitants de cette planète.

Ces péripéties grecques pourraient bien servir à l’éducation des peuples et lever le voile sur les illusions fabriquées et entretenues par les chiens de garde de l’ordre établi. La première d’entre toutes, pierre angulaire du système, la croyance que nous vivons en démocratie et que le moment paroxystique en est l’élection des représentants1.

Le 01 septembre 2015

Gracchus

1 Nous reviendrons dans un prochain article sur l’histoire et l’analyse des élections et du rôle qu ‘elles jouent dans une des plus grandes illusions de notre temps.

J’apprends que le gouvernement estime que le peuple à trahi la confiance du régime et devra travailler dur pour regagner la confiance des autorités. A ce stade, ne serait-il plus simple de dissoudre le peuple et d’en élire un autre? Berthold Brecht
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La Bresse, projet de parking, le compte à rebours gagne une année

Site projet parkingL'association SOS Massif des Vosges qui avait déposé un référé suspension devant le tribunal administratif de Nancy contre l’arrêté du Préfet autorisant le parking du pont de Blanchemer à La Bresse vient de retirer celui-ci. Elle considère que ce référé n'a plus lieu d'être puisque le Préfet vient d'annoncer que les éventuels travaux ne commenceraient pas avant juillet 2016. Le recours sur le fond contre cet arrêté est en revanche maintenu.
Voir ici le communiqué de presse de SOS Massif des Vosges.

 

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Réponse au droit de réponse!

droit-de-reponseRentrant d’un séjour chez des amis je découvre  cet extravagant droit de réponse du Maire de La Bresse à deux de mes articles. Droit de réponse qui a été publié in extenso le 06 août dernier ici même. Je vous livre ci-après quelques-unes des réflexions que m’ont inspiré ces lignes. En noir extraits du texte du Maire. En rouge mes commentaires

(…)

S’agissant en premier lieu du Conseil Municipal du 22 juin, vous indiquez au premier paragraphe, 6ème ligne, la présence au sein du Conseil Municipal « de quelques talents d’acteurs et de nombreux figurants » :

Je n’accepte pas que vous traitiez de la sorte les membres de notre Conseil Municipal, reléguant les conseillers municipaux à de simples figurants, témoignant d’un mépris frisant l’outrage pour des femmes et des hommes qui se sont engagés, qui se sont présentés et qui ont eu le courage de passer le scrutin démocratique pour représenter l’ensemble de la population bressaude.

Comme vous y allez Monsieur le Maire! D’emblée vous voilà embarqué dans une opération de dramatisation de propos bien innocents, que pour faire bonne mesure vous interprétez outrancièrement. Il n’y a aucune indignité à faire le figurant, beaucoup de grands acteurs ont débuté ainsi et ont éprouvé dans ce rôle leur premières émotions dramatiques. Et où ai-je écrit que les figurants étaient les conseillers municipaux ? Nulle part. Décidément votre « droit de réponse » démarre bien mal et nous verrons que le procédé utilisé, pour ne pas dire la grosse ficelle est toujours le même, déformer les propos et faire dire aux mots le contraire de ce qu’ils signifient.

Au 3ème paragraphe, ligne 4, vous indiquez avoir été véhémentement mis en cause dans la tribune du groupe majoritaire dans le dernier bulletin municipal de juillet/août, ce que je conteste. En effet, il ne nous est pas possible de vous mettre en cause au travers de ce bulletin municipal pour la simple et bonne raison que nous ne vous connaissons pas, M. Gracchus, puisque vous écrivez sous un bien peu courageux mais fort commode pseudo, alors même qu’un onglet intitulé « pseudos et modération, pourquoi ?» sur la page d’accueil de votre site précise en PS que « tous les textes publiés sur le blog ont un auteur clairement identifié qui en assume le contenu. »

Ce n’est visiblement pas votre cas.

Comble d’ironie, il est même précisé, dans la charte de votre blog que « toute usurpation d’identité ou choix d’un pseudo visant à créer une confusion sur l’identité du contributeur pourra donner lieu à une suppression des droit de participation ».

Seconde illustration du procédé « grosse ficelle ». Oui Monsieur le Maire, je signe Gracchus, et les responsables et animateurs du Blog connaissent mon identité. Cette dernière n’est pas usurpée. Voilà ce que signifie la phrase que vous citez. Comment pouvez-vous penser qu’un pseudo ouvre à l’identification de celui qui l’utilise ? C’est une contradiction dans les termes !

J’assume le contenu de mes articles et il n’est point besoin pour cela que je révèle mon identité à tout un chacun. Je n’ai pas la prétention de me comparer à ces auteurs, certains très grands, qui ont écrit sous un pseudonyme; je le fais simplement pour protéger mes proches et ma vie privée. Je regrette d’ailleurs profondément, d’être dans l’obligation d’agir ainsi, car cela n’est pas un signe de bonne santé démocratique de notre société.

Au niveau du paragraphe 4, 1ère et 2ème lignes, vous soulignez que « les textes des rapports présentés au Conseil Municipal manquent singulièrement de ressort dramatique, voire d’exultation poétique »

Les rapports au Conseil Municipal n’ont effectivement pas cette vocation et votre appréciation dénote une méconnaissance du fonctionnement d’un conseil municipal.

Allons, allons, seriez-vous totalement démuni d’humour ?

(…)

Au niveau des rapports d’activité des DSP, au paragraphe 7 relatif à celui concernant la DSP du domaine skiable de La Bresse-Hohneck, vous laissez entendre que c’est l’actuelle municipalité et la précédente aussi d’ailleurs qui auraient permis, au mépris des règlements sanitaires, à la société Remy Loisirs d’installer, chaque hiver depuis plusieurs années, un parking de 400 véhicules au Pont de Bramont, sur la zone de protection rapprochée de la source des Planches.

Cette information est totalement erronée puisque depuis son installation l’actuelle municipalité que je conduis a, au contraire, tout entrepris pour que justement ce ne soit plus le cas, envers et contre un certain M. Humbert qui –sous couvert de défense de l’environnement, fait tout pour empêcher la réalisation d’un autre parking au niveau du Pont de Blanchemer, cette fois en dehors de la zone de protection rapprochée de la source des Planches.

Ce nouveau parking est justement destiné à remplacer l’actuel au Pont de Bramont, lequel, je tiens à le rappeler, est situé sur un terrain privé dont la commune n’a pas le pouvoir d’interdire l’usage à son propriétaire.

Deux gros mensonges en quelques lignes :

1/ vous avez signé des arrêtés illégaux autorisant le parking de Bramont voir ici et ici.

2/ terrain privé ou pas, il est soumis à une réglementation dictée par une Déclaration d’Utilité Publique signée par le Préfet et dont, vous devez assurer en tant que Maire l’exécution. Voir ici.

Quant à un certain M. Humbert comme vous dites, il est dans son droit en exprimant une position qui me paraît particulièrement bien argumentée, ce qui ne semble pas être le cas de la vôtre, à l’encontre d’un projet inutile et destructeur.

Sous le sous-titre « Et M. Mathieu parle de service public ! » vous écrivez avoir l’impression d’entendre le renard vous expliquer comment protéger le poulailler…

Ce faisant, vous posez un jugement de valeur dénué de tout fondement à l’encontre de mon 2ème adjoint, en cette qualité officier de police judiciaire, et dépositaire de l’autorité publique :

Vous qui semblez bien aimer par ailleurs vous référer au site Wikipédia, voici la définition qu’il donne de la diffamation : « concept juridique désignant le fait de tenir des propos portant atteinte à l’honneur d’une personne physique ou morale »

Et c‘est vous qui, au 3ème paragraphe, nous accusez d’en faire preuve à votre égard dans l’article du groupe majoritaire publié dans le bulletin municipal de juillet/août ?

On croit rêver et je vous invite, ainsi que vos lecteurs, à le relire car pour notre part, contrairement à ce que vous avancez, nous ne nous sommes pas laissés aller à désigner nommément un individu à la vindicte populaire, comme vous le faites en laissant -qui plus est- planer le doute sur son intégrité.

Honneur et diffamation, sous votre plume les mots s’émoussent trop vite. Vous êtes encore hors sujet, et il ne suffit pas de répéter à l’envi diffamation, diffamation, honneur, honneur, pour que l’atteinte à l’honneur et la diffamation soient avérées. Il y a des tribunaux pour cela. De plus, on peine à comprendre ce que les attributs, nombreux et variés, personne n’ose en douter, de votre deuxième adjoint viennent faire ici.

S’agissant de la diffamation, terme dont vous usez abondamment à l’égard de ceux qui osent vous critiquer, sans doute dans l’objectif de les faire taire, vous la pratiquez tout aussi abondamment, à la façon du célèbre Monsieur Jourdain de Molière, qui dit de la prose sans le savoir. Je vous cite, où plutôt votre tribune non signée, dans le bulletin municipal :«…qui n’a d’autres but que de servir leurs petits intérêts personnel » et plus loin : “Méfions-nous des visions trop dogmatiques et doctrinales dont nous savons qu’elles peuvent parfois conduire au fanatisme”.  Difficile de faire pire sinon à pratiquer l’insulte !!

Monsieur Mathieu est un homme public, comme vous même et tous les élus. Ecrire son nom dans un article qui traite de son action d’élu consisterait, à vous lire, à le « désigner à la vindicte populaire » Je ne m’avancerai pas dans l’interprétation de vos excès de langage, mais je vous renverrai simplement à cette sage maxime que je livre à votre sagacité : « tout ce qui est excessif est insignifiant »

Quant à votre dernière affirmation sur l’intégrité, votre imagination vous joue de bien mauvais tours. Je vous mets au défi de m’indiquer à quelle phrase, que j’aurais écrite, elle correspond. Car à trop falsifier on risque de se prendre les pieds dans le tapis, et cela semble devenir une de vos spécialités. En effet vous confondez Monsieur le Maire : c’est votre article non signé dans le bulletin municipal, qui met en cause sans détours, l’intégrité de ceux qui osent s’opposer à vos projets lorsque vous écrivez : «…qui n’a d’autres but que de servir leurs petits intérêts personnel »

Au 12ème paragraphe, vous indiquez que, lors de cette même séance du Conseil Municipal, « il n’y a pas eu un mot sur la régularisation par avenant du statut du parking de Belle-Hutte ».

Là encore, vous trompez vos lecteurs puisque, comme vous le savez, cette question a été abordée lors de la précédente séance du Conseil Municipal du 11 mai, comme en atteste le compte-rendu.

J’ai informé alors le Conseil Municipal qu’une rencontre avait eu lieu avec les représentants de Labellemontagne afin justement de faire le point de l’actuel contrat de délégation de service public et qu’il avait été convenu de le mettre à jour par voie d’avenant interprétatif pour intégrer la mise à disposition des parkings sud et de Belle-Hutte.

J’ai bien précisé que cet avenant serait effectivement soumis au Conseil Municipal mais pas nécessairement à la séance suivante qui était celle du 22 juin.

Ce n’est plus un procédé c’est une avalanche de falsifications. Oui ce point ne fut pas évoqué lors de ce conseil. Qu’il ait été évoqué lors de la précédente séance n’annule pas la vérité de mon propos, et je ne trompe personne, en tout cas parmi celles et ceux qui savent lire.

(…)

Je ne vous imiterai pas car j’ai décidé pour ma part de ne plus laisser passer sans réagir vos mensonges, accusations et atteintes à notre honneur, sans faire valoir -chaque fois que nécessaire- le droit de réponse auquel nous avons droit mais que vous nous avez dénié jusque là.

Oh le gros mensonge ! Monsieur le Maire, je vous remercie de me faire savoir où, quand et comment, je vous aurais dénié le droit de réponse auquel vous avez droit ? Pour que je vous l’aie une fois dénié, il eût fallu que vous me l’ayez une fois demandé. J’attends avec curiosité les preuves que vous ne manquerez pas de m’apporter. Et bien entendu, je m’engage à les publier. Dans le cas où elles n’existeraient pas, je vous saurais gré de considérer que les « atteintes à votre honneur » dont vous semblez faire un leitmotiv, sont le résultat de votre seul pharisaïsme.

S’agissant en second lieu de la réunion du 26 mai qui s’est tenue à la salle des fêtes concernant l’EHPAD, sur laquelle vous revenez au paragraphe 17, et que vous avez présentée sur votre blog sous le titre « EHPAD La Bresse, une réunion pour rien ! » vous indiquez que j’ai déclaré avoir interrogé une magistrate de la Chambre Régionale des Comptes de Lorraine sur la possibilité pour la commune de verser une subvention d’équilibre à l’EHPAD et que cette dernière m’aurait répondu par la négative.

Je tiens à réaffirmer ici que c’est la stricte vérité et que là encore, en utilisant le conditionnel, vous laissez planer le doute sur la véracité de mes propos et sur mon intégrité.

Le conditionnel n’a pas été créé pour laisser planer le doute sur vos propos et encore moins sur votre intégrité, encore les grands mots ! Il s’agit d’une forme couramment utilisée (dans la presse notamment) pour rapporter des paroles entendues. Epargnez-vous de chercher la petite bête là où il n’y en a pas.

Vous indiquez ensuite que cette réponse orale n’engage personne et vous produisez pour la contredire notamment une note du Ministère des Affaires Sociales, pour être plus précis la note d’information DGAS/5B n° 2004/379 du 2.08.2004.

Fidèle à ce qui tend à devenir chez vous une habitude, vous travestissez une fois de plus la réalité, n’extrayant de cette note que le passage qui vous arrange, afin de déformer la vérité.

Aussi, pour la rétablir, je vous invite, ainsi que vos fidèles lecteurs, à relire plus attentivement jusqu’au bout cette fameuse note, laquelle à la suite du passage que vous en donnez et qui précise qu’effectivement aucune disposition législative ou réglementaire n’interdit le principe du versement d’une subvention d’équilibre à un EHPAD géré par un CCAS, se poursuit en ces termes :

… « Cependant il faut souligner que c’est une solution de court terme qui masque des difficultés de financement pour couvrir les charges d’exploitation (prix de journée, tarifs ou dotations insuffisantes)

La subvention ne fait que reporter le problème sur l’exercice suivant et le danger, c’est qu’elle se pérennise. Cette procédure est contraire à la sincérité des comptes et peut même être dans le secteur des personnes âgées constitutive d’une concurrence déloyale avec les établissements commerciaux »…

Je vous remercie de citer la suite du passage que je mentionne. Tout d’abord il n’invalide pas la possibilité pour la commune de verser une subvention d’équilibre à l’EHPAD et c’est cela l’essentiel. Ensuite, même s’il décrit quelques occurrences particulières, sa conclusion évoquant la concurrence déloyale avec les établissements commerciaux, vient confirmer s’il en était besoin ce que je dis plus loin concernant le détricotage du système français de solidarité. Détricotage à propos duquel j’ai écrit que vous participiez sans état d’âme. Je persiste et je signe.

(…)

J’ajoute que, quand bien même le principe d’une telle subvention d’équilibre est légalement possible, cela revient à faire supporter à l’ensemble des contribuables bressauds une aide qui, elle, ne profiterait pas qu’à des bressauds.

Vision étriquée de la solidarité. Mais c’est la vôtre !

Ce serait injuste, notamment par rapport à ceux qui ont choisi le maintien de leurs parents âgés au domicile, au prix d’efforts financiers et humains importants et qui ne bénéficieraient, eux, d’aucune aide municipale.

Rien n’empêche la municipalité de contribuer avec les autres acteurs de ce domaine au soutien du financement pour le maintien à domicile des personnes dépendantes.

(…)

Quant à votre article publié le 16 juillet à ce sujet, quand vous me présentez par conséquent au paragraphe 10 comme refusant toute recherche de solution alternative, il s’agit là d’un mensonge qui frise là encore la diffamation.

Vous critiquer Monsieur le Maire, c’est vous diffamer ! Vous considéreriez-vous comme intouchable? N’êtes-vous déjà plus en mesure d’accepter la contradiction? Cela rappelle le crime de lèse majesté. A peine une année aux manettes, et vous voilà déjà ayant jeté aux oubliettes vos « belles déclarations de campagne » sur la démocratie et le respect des oppositions.

Il en va de même lorsque vous nous accusez, au paragraphe 12 de ce même article, de participer au détricotage du système français de solidarité ; de faire semblant de s’opposer à l’augmentation des tarifs à l’EHPAD et de taxer sans vergogne les personnes les plus vulnérables au paragraphe 14 ; et en guise de bouquet final, lorsque vous nous jugez incapables d’élever le débat au-dessus de la ligne de solde d’un compte d’exploitation au paragraphe 16.

C’est pourtant la réalité. Vous avez d’abord voté contre l’augmentation des tarifs, puis après vous être fait taper sur les doigts par vos amis politiques de la majorité départementale, vous avez toute honte bue, à peine deux mois plus tard, opéré une volte face à 180° et voté pour ! Certains expliqueront que c’est là un signe incontestable de courage politique ! Bienheureux, ceux là mêmes qui les croiront.

La réalité est toute autre : en poursuivant la dynamique antérieure et forts des différents contrôles et audits menés à l’EHPAD en début d’année, dont une enquête de satisfaction, La Bresse peut en effet s’enorgueillir de bénéficier d’un établissement accessible au plus grand nombre et répondant aux attentes des personnes âgées d’aujourd’hui.

En matière de contrôle il semble que vous ayez oublié le plus important. Il eût en effet été plus utile de faire intervenir la commission de sécurité avant de ré-ouvrir en décembre 2014, l’aile de l’EHPAD du 27 rue de la Clairie qui a connu d’importants travaux de mises aux normes. La commission de sécurité est passée le 8 juillet 2015, soit 6 mois après que le bâtiment fut ré-occupé par les résidents. La commission a été sollicitée par vous-même à la suite d’un courrier que vous a adressé Madame Aucante, Présidente de l’association de défense des résidents et de leurs familles, qui s’inquiétait de son passage. Rappelons que l’avis de cette commission est obligatoire après de tels travaux, et avant toute occupation des locaux. Cette faute majeure des services placés sous votre autorité, aurait pu avoir des conséquences dramatiques. Vous devriez d’ailleurs Monsieur le Maire, remercier Madame Aucante, de vous avoir alerté de ce manquement grave, qui lui ne « frise pas » comme vous vous plaisez à le répéter, mais constitue une marque patente de l’inconséquence du ou des responsables de ce manquement.

Sauf erreur, Madame Aucante n’a pas encore reçu de votre part les marques de reconnaissance qui lui sont dues! J’ai même entendu dire que c’est tout le contraire qu’elle a dû subir. J’ai aussi entendu dire que ces événements ne resteraient pas sans suite.

(…)

Quant au diagnostic que vous posez –en savant que vous aimez jouer- au paragraphe 12 de ce même article, selon lequel nous serions atteints –pour reprendre vos propres termes- « de dissonance cognitive ou -formulé plus simplement- d’exprimer une chose et de faire le contraire », je vous renvoie le compliment puisque vous refusez aux visiteurs de votre site de se cacher derrière des pseudos alors que vous-même en utilisez un pour jeter le discrédit sur certains membres de la municipalité et que vous vous présentez ensuite en victime : le comble !

En d’autres termes : faites comme je dis, pas comme je fais…

Derniers paragraphes, dernières falsifications. Les visiteurs peuvent, contrairement à vos assertions décidément infondées, utiliser un pseudo pour publier des commentaires. Où avez vous lu que c’était interdit ? En revanche, ils doivent laisser une adresse mail valide et respecter quelques règles de base du débat, rappelées dans la charte. L’adresse mail n’étant pas publiée bien entendu.

Quant au discrédit dont vous parlez, vous-même et votre majorité suffisez largement à le répandre. Je n’ai point besoin de m’y associer.

Pour ma part, je conclurai ce droit de réponse en laissant à votre méditation cette expression : « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage », Pas très moral, mais il est vrai que la morale n’a plus beaucoup cours aujourd’hui et ne fait plus recette : on ne peut que le regretter.

Le Maire de La Bresse,

Hubert ARNOULD

N’ayant aucune maxime édifiante qui, contrairement à vous, ne me soit venue à l’esprit afin de la soumettre à l’exercice de votre méditation, je conclurai brièvement par cette pensée personnelle : vous auriez beaucoup gagné à vous dispenser de ce droit de réponse.

Le 12 août 2015

Gracchus

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Interview d’Annie Aucante, présidente de la nouvelle association de défense des intérêts des résidents de l’EHPAD de La Bresse et de leurs familles

Annie Aucante

Annie Aucante

Brimbelle : Annie Aucante après deux mois d’un combat mené contre l’augmentation importante des tarifs de l’EHPAD de La Bresse, vous ne désarmez pas et vous avez décidé de vous constituer en association.

Annie Aucante : Oui parce que l’action collective est davantage payante face aux institutions. Je suis convaincue que nous ne devons pas baisser les bras mais poursuivre notre action, car une nouvelle augmentation attend les résidents en 2016. Si nous ne nous mobilisons pas maintenant, il sera trop tard.

Brimbelle : Quel soutien avez-reçu de la part des résidents et des familles ?

Annie Aucante : Une soixantaine de personnes était présente à la réunion du 5 mai dernier initiée à ma demande, en qualité de représentante des familles au Conseil de vie sociale de l’établissement. La motion adressée au Président du Conseil départemental des Vosges et dénonçant l’augmentation des tarifs, a recueilli ce jour-là plusieurs dizaines de signatures. Dans la foulée nous avons également décidé d’adresser un courrier dans le même sens à Madame Brigitte Vanson et à Monsieur Jérôme Mathieu nouveaux conseillers départementaux. A cette date nous n’avons reçu aucune réponse. Personnellement j’ai déposé un recours contentieux auprès du Tribunal Interrégional de la Tarification Sanitaire et Sociale de Nancy. J’ai reçu des mails, courriers et appels téléphoniques de soutien de familles et de résidents. Je les en remercie. Il me semble en effet que s’élever contre cette augmentation injustifiée et dès lors qu’il existe des solutions de rechange, devait rassembler l’ensemble des personnes concernées.

Brimbelle : Et ce n’est pas le cas ?

Annie Aucante : Et non Brimbelle. Nous vivons dans un grand village : la parole n’y est pas tout à fait libre en raison d’une pression sociale qui s’exerce de façon pesante. Un sociologue saurait sans doute démonter les mécanismes de ce phénomène. La Bresse est une bourgade où tout le monde se connaît, a des liens de parenté, d’alliance. Celui ou celle qui ne respecterait pas le consensus et enfreindrait les codes en se démarquant du groupe, se retrouverait mis à l’index. Dans les villes ces comportements n’existent plus, mais et on peut le regretter, ils perdurent ici. C’est probablement la raison pour laquelle, les personnes qui étaient au départ d’accord pour dénoncer l’augmentation des tarifs et qui me félicitaient, ont subitement fait machine arrière…

Brimbelle : Mais les actions que vous avez proposées semblent justes : on entend beaucoup parler de solidarité avec les Anciens ?

Annie Aucante : Je suis tout aussi perplexe que vous, Brimbelle. N’oublions pas que ce qui se passe à La Bresse n’est que le reflet de ce que nous pouvons constater en France, seulement un peu plus prégnant ici. Les gens en général ont été tellement manipulés, matraqués depuis des décennies que l’envie de se battre, de défendre leurs intérêts a sombré dans les oubliettes. Ils n’osent plus faire entendre leur voix et se laissent dominer par la peur, le fatalisme. Vous savez, des siècles de soumission à l’Autorité dans cette vallée (l’Église, les industriels, les élus) ça laisse des traces. Ici, chacun vit sous le regard des autres et peut difficilement se désolidariser du groupe, plusieurs personnes me l’ont d’ailleurs avoué, à La Bresse, « il ne faut pas faire de vagues, pas se faire remarquer », c’est fou non, en 2015 ! Je veux répondre à ces personnes qui craignent de s’impliquer pour eux-mêmes, pour leurs parents, que nous sommes en démocratie et donc encore libres de nos actes.

Brimbelle : Vous-même, vous ne vous sentez pas concernée par cette appartenance au groupe ?

Annie Aucante : Non, absolument pas. Il est sans doute plus facile pour moi de m’exprimer publiquement. Je viens d’ailleurs, je suis originaire de la région parisienne et surtout j’ai toujours agi en citoyenne libre, quel que soit l’endroit où je résidais. Personne ne me dicte ma conduite que j’assume complètement. Je suis apparentée à la communauté bressaude par la famille de mon mari, mais pour moi cela n’induit pas de me taire. Ce refus de se mobiliser, de donner son avis est d’autant plus inexplicable que par le passé les Bressauds ont montré qu’ils savaient résister.

Brimbelle : Vous voulez parler de la génération des Bressauds qui ont payé un lourd tribut durant la dernière guerre, leur village entièrement détruit. Certains d’entre eux ont combattu les Allemands au Maquis de la Piquante Pierre -Noiregoutte…

Annie Aucante : Le père de mon mari en a fait partie et a été déporté, son grand-père et son oncle ont été emmenés à Pforzeim. Les résidents actuels de l’EHPAD ont connu pour beaucoup d’entre eux cette époque, en ont souffert et leurs enfants devraient avoir à coeur de se mobiliser par solidarité, par respect contre l’injustice de cette hausse plus que significative ( 6 %) et le traumatisme qu’elle entraîne. La plupart des résidents en effet vivent très mal cette augmentation qui leur  « reste en travers de la gorge ». D’autant que chacun s’accorde à souligner qu’ils perçoivent en général des pensions modestes.

Brimbelle : Revenons à l’association que vous venez de constituer. Etes-vous nombreux ?

Annie Aucante : Suffisamment pour déposer les statuts. Je veux saluer les familles qui me font confiance. Il est clair que des pressions ont été exercées pour tenter de m’isoler ou de me discréditer,c’est le signe que nous devons en inquiéter certains.

Brimbelle : Etes-vous déçue ?

Annie Aucante : Plutôt attristée, l’expérience m’a appris qu’il est aisé de dominer les gens par la peur,la crainte de représailles, du qu’en dira-t-on etc. Je suis persuadée que les familles qui m’ont encouragée et suivie dans les démarches entreprises, afin de dénoncer cette augmentation honteuse des tarifs de l’EHPAD vont réfléchir, et qu’elles rejoindront cette association qui est la leur et celle des résidents. Je suis fière de mener cette action en faveur de l’ensemble des résidents de l’EHPAD et très déterminée. Nous n’avons pas entamé ce combat dans le but de polémiquer mais pour rétablir la vérité sur cette situation. Nous avons déjà démontré en nous appuyant sur des éléments chiffrés que l’on peut éviter cette augmentation et qu’il existe une solution alternative. Malheureusement, la municipalité de La Bresse et le Conseil départemental des Vosges refusent de prendre en compte nos propositions. Notre association discutera à l’avenir avec ces institutions.

D’autant que d’autres problèmes se posent,notamment en matière de sécurité des biens et des personnes : une enquête de gendarmerie est en cours suite à des vols commis dans l’établissement au 27 rue de la Clairie. Avant les travaux et le transfert de l’administration dans la nouvelle aile, il y avait une présence humaine à l’entrée,dissuasive face à des incivilités, ce qui n’est plus le cas depuis la réouverture.D’autres EHPAD ont installé par exemple des digicodes depuis longtemps. Rien n’a été mis en place pour remédier à ce problème en dépit de demandes répétées, faudra-t-il attendre d’autres actes de malveillance pour obtenir des actes concrets ?

Encore plus grave et inimaginable, le 27 rue de la Clairie a ouvert et accueilli les résidents à l’issue des travaux courant décembre 2014, alors même que la Commission de Sécurité, dont le passage est obligatoire, n’était pas passée….Il manquait de plus des extincteurs dans les parties communes, les rares existants étaient pour certains posés sans être fixés correctement. Quand j’ai eu connaissance de ces faits, j’ai immédiatement demandé à la mairie de me communiquer la date de passage de la dite commission, ainsi que l’arrêté d’ouverture devant être pris par le Maire. Rien n’avait été fait et que se serait-il passé si je n’étais pas intervenue ? Suite à mon intervention, la municipalité a enfin réagi et a sollicité la commission de sécurité qui est venue le 8 juillet dernier, c’est à dire plus de six mois après la réouverture du bâtiment ! Comment ne pas parler d’incurie….et surtout se taire ! Il y a vraiment de quoi être inquiet pour nos parents et si un incendie s’était déclaré ?

Brimbelle : Donc, une association qui a du pain sur la planche et dont nous entendrons parler ! Merci Annie Aucante pour vos réponses et bon courage pour la suite...

Contact association : asso.ehpadlabresse@gmail.com

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La Bresse, Conseil Municipal du 22 juin, toujours des moments de bravoure!

Je viens de recevoir un long texte en guise de droit de réponse de la part du Maire de La Bresse M. Hubert Arnould. Je le publie bien volontiers à la suite de l’article incriminé. Je voudrais cependant indiquer à Monsieur le Maire qu’il a la possibilité de publier directement sur le blog en envoyant ses commentaires sur chacun des articles. Ceux-ci sont modérés pour les raisons précisées ici, mais ces dernières ne concernent évidemment pas Monsieur le Maire.

L’auteur de l’article, Gracchus, étant actuellement en villégiature estivale, il réagira, je n’en doute pas, dés son retour !

Le 06 août 2015

Le directeur de la Publication

Dominique Humbert


La Bresse, Conseil Municipal du 22 juin, toujours des moments de bravoure!

Photo ; En passant par ma Lorraine

Crédit photo : En passant par ma Lorraine

Encore un conseil municipal qui ne nous aura pas déçus. Après un démarrage laborieux et l’examen, puis le vote routinier des 12 premiers points, dont l’octroi d’une subvention de 1500€ pour le Népal ravagé, on s’acheminait doucement vers une séance incolore et inodore, en se disant qu’après tout, cette vénérable assemblée, malgré la présence en son sein de quelques talents d’acteurs, et de nombreux figurants, n’était pas destinée à faire le spectacle et à amuser la galerie. Et puis me direz-vous, si vous voulez du spectacle, prenez un fauteuil dans un théâtre, vous serez mieux assis et vous pourrez toujours vous plaindre dans le cas où la représentation ne vous aurait pas plu.

Mais voilà que sont abordés aux points 13, 14 et 15 les rapports d’activité de l’office de Tourisme, puis des Délégations de Service Public, essentiellement les stations de ski de Lispach, du Brabant, de La Bresse Hohneck et enfin, le rapport sur le prix et la qualité du service public de l’eau.

A la suite de ces morceaux peu digestes, en questions diverses nous eûmes droit à un moment d’anthologie qui nous fut interprété par le deuxième adjoint, Jérôme Mathieu. Il prit la parole pour une déclaration marquée d’une fébrilité brouillonne, dont l’essentiel a été publié ensuite sous forme de tribune du groupe majoritaire, dans le bulletin municipal de juillet / août. J’y suis véhémentement mis en cause. Malgré cela, j’ai décidé de ne pas traiter, ni de répondre à cette déclaration, et à cette « tribune » dans un prochain article, comme je l’avais initialement projeté. En effet une telle concentration de caricatures, de contre vérité, de procès d’intention et de lieux communs dans un seul texte auquel il ne manque ni l’habituelle attaque ad hominem, ni la diffamation, aurait pu justifier une réaction écrite circonstanciée et peut-être aussi, mais la question reste à l’étude, une réplique d’une autre nature. Cependant, à la relecture du texte en réponse que j’avais composé, il m’est apparu comme une évidence qu’il est des écrits qu’un minimum d’élégance m’interdit de fréquenter. Je me contenterais donc d’évoquer succinctement, ici même, la manière, dont Monsieur Mathieu a traité de l’affaire Fibers, manière emblématique de ses méthodes.

Mais revenons-en à ce conseil municipal. C’est un lieu commun d’affirmer que les textes des rapports manquent singulièrement de ressort dramatique voire d’exultation poétique. Les récitants n’y sont pour rien, l’exercice est imposé. Ce fut pourtant l’occasion pour les auditeurs attentifs, en dépit de la sécheresse de la prose, d’apprécier sur la forme les différents talents à l’œuvre dans cet exercice. Je dois dire que dans ce domaine de gros écarts existent, tant sur les plans de la diction et de la fluidité que sur la capacité à maintenir éveillée l’attention, et qu’un effort minimum d’amélioration s’impose à quelques un(es) sous peine de provoquer l’endormissement prématuré d’une partie du public et des élus.

Trêve de digressions sur la manière, venons-en au fond, et prenons ces rapports dans l’ordre où ils furent présentés.

Le rapport sur le prix et la qualité du service public de l’eau tout d’abord. C’est le deuxième adjoint Monsieur Mathieu qui s’y colle. C’est un sujet de taille, car l’eau que nous consommons se doit de répondre à un cahier des charges strict, son contrôle et sa préservation sont de la responsabilité de la commune. Nous apprenons donc que 3915 résidences principales et 6712 résidences secondaires sont desservies par un réseau de 68 km qui a délivré 263 000m3 d’eau en 2014, pour un rendement moyen de 80 %. Après une petite dissertation sur les fuites, le rapporteur enchaîne sur la protection des captages et annonce une protection de 80 % de la ressource ! Quid des 20 % restant, y aurait-il des risques, l’eau pourrait-elle être polluée ? On en saura pas plus. Puis sans transition la question des investissements à réaliser : il est question de la station de la Lande qui fonctionne très mal et coûte très chère pour une qualité de l’eau qui n’est pas optimale. Que signifie une qualité non optimale ? L’élu ne s’étendra pas là dessus alors que les abonnés desservis par cette station aimeraient savoir de quoi il retourne. L’alimentation de la traverse de Grosse Pierre viendra clôturer l’exposé. On nous dit, et nous sommes priés de le croire, que l’alimentation de la traverse devra se faire à partir de Vologne, car c’est la solution la plus économique. La comparaison s’est-elle faite sur l’investissement uniquement ou intègre-t-elle les coûts de fonctionnements ? A-t-elle porté sur plusieurs hypothèses et lesquelles ? Nous n’en saurons rien, et aucune voix de l’assemblée ne posera la question, pas plus qu’aucune autre question qui aurait mérité, comme on l’a vu plus haut, qu’on la posât. Un conseil municipal muet ! Et pourtant au regard des déconvenues, coûteuses pour l’usager, notamment les dysfonctionnements de la station de la Lande, dont Monsieur Mathieu attribue l’entière responsabilité à un obscur bureau d’étude, ces élus devraient faire preuve d’un minimum de circonspection dans les choix qu’ils présentent avec tellement d’aplomb.

De la présentation de ce rapport, et malgré l’avalanche de chiffres, destiné, on l’aura compris à occuper le terrain et éviter les vraies questions, on peut relever que nombre de ces martiales déclarations sont malheureusement contredites par les faits. N’est-ce pas cette municipalité, et la précédente aussi d’ailleurs, qui permirent, au mépris des règlements sanitaires, à la société Rémy-loisirs d’installer chaque hiver depuis plusieurs années un parking de 400 véhicules au pont de Bramont, sur la zone de protection rapprochée de la source des Planches. Si cette dernière n’a pas été polluée, ce fut le résultat du plus grand des hasards et de beaucoup de chance.

Et Monsieur Mathieu parle de responsabilité et de protection de la ressource?

Ils ont pris le risque de polluer durablement la plus importante ressource en eau potable de La Bresse pour satisfaire des intérêts privés.

Et Monsieur Mathieu parle de service public?

J’ai l’impression d’entendre le renard m’expliquer comment protéger le poulailler.

Le rapport d’activité de l’Office de Tourisme présenté par le jeune élu qui nous avoua au conseil précédent, sans y trouver malice, croiser les fichiers des abonnés de la régie d’électricité avec ceux de la taxe de séjour pour repérer les fraudes, ne fut pas moins saturé de chiffres que le précédent.

Cette fois nous ne parlons plus de m³ ou de longueur de tuyaux mais de nuitées, d’aménagement de nouveaux locaux, de salons et autres show-room. Les pourcentages défilent en + ou en – , aussitôt dit aussitôt oubliés. Puis c’est le tour des pistes de fonds, de la piscine, de la patinoire et du camping. L’overdose guette… et nous nous évadons, imaginant les camping-car rouler au fond de la piscine tandis que quelques patineuses écoutent extatiques, une symphonie pour ski et raquettes en mi bémol majeur !!!

Ensuite vint le tour des DSP (Délégation de Service publics). Petite définition à l’usage des novices et des curieux directement pêchée dans wikipédia : « la délégation de service public (abrégé en DSP) est l’ensemble des contrats par lesquels une personne morale de droit public confie la gestion d’un service public dont elle a la responsabilité à un délégataire public ou privé dont la rémunération est substantiellement liée au résultat d’exploitation du service. » Il fut donc question des 3 stations de ski soumises à ce régime. Successivement Lispach, le Brabant et La Bresse Hohneck.

Plus de 30 minutes de chiffres, de pourcentages en augmentation ou en diminution, de comparaison de chiffres d’affaires, en K€ s’il vous plaît, de m³ de neige fabriquée, de classement sur les 20 dernières années… Un redoutable pensum qui mit les quatre cinquièmes de la salle en état de KO. La pénitence atteint son paroxysme lorsque l’officiante, la première adjointe, nous infligea la lecture des biens affectés à la DSP de La Bresse-Hohneck ne laissant aucun matériel, même le plus insignifiant échapper à la lancinante litanie de son exposé. Redoutable, il n’y manqua peut-être que le dernier modèle d’épluche-légume acquis par Labellemontagne pour un montant de 12,35 euros HT, soit une augmentation de 2,5 % par rapport à la saison hivernale 2013 – 2014, entre le 18 décembre 2013 et 15 mars 2014…

Plus de 30 minutes de ce traitement vous laisse le temps de vous interroger sur le sens de la vie. Et vous n’échappez pas à cette question existentielle : mais qu’ai-je donc fait pour mériter cela ?

A la fin de cette torture pour l’esprit et après les quelques minutes de sidération nécessaires à le recouvrer, vous cherchez l’erreur et elle vous saute aux yeux. Pas un mot sur la régularisation par avenant du statut du parking de belle Hutte, qui je le rappelle, est situé sur un terrain communal qui a été défriché dans ce but, et pour lequel aucune rétribution n’a jamais été versée à la Municipalité par Labellemontagne depuis 2009, date de la réalisation de ce parking.

Il ne sera pas davantage question de la mise en conformité de ce parking, ni du parking principal, dont les eaux de ruissellement chargées des polluants laissés par les véhicules, hydrocarbures notamment, sont directement rejetées à la rivière. Cette municipalité décidément tente par les moyens les plus vains d’endormir son monde. Business as usual !

C’est à cette étape que , Monsieur Mathieu a tenu, en questions diverses, à revenir sur l’affaire Fibers. Prenant prétexte que cette dernière aurait fait couler beaucoup d’encre, l’adjoint, vice président de la Communauté de Communes et Conseiller Départemental a dressé un résumé très partiel et terriblement partial de la situation. Aucune évocation de l’accident mortel survenu en juin 2014, conséquence d’un grave défaut de sécurité sur une machine. Pour Monsieur Mathieu, l’histoire de Fibers se résume à un lâchage des Chinois qui n’ont pas repris l’entreprise. Quid des défaillances multiples de l’entrepreneur véternat, des sommes faramineuses d’argent public (six millions de subventions et d’aides directes) investies dans ce gouffre industriel avec l’aide de ses amis politiques. Pas un mot là dessus. Non, pour le vice président de la Communauté de Communes, reprenant en cela “la théorie officielle”, les coupables sont les Chinois et accessoirement ceux qui osent s’interroger et poser des questions sur cette catastrophe. C’est le monde à l’envers Monsieur Mathieu, mais vous pouvez compter sur nous pour le remettre à l’endroit.

Puis sur le même sujet, prenant la défense “des industriels de la vallée,” Monsieur Mathieu nous explique doctement “qu’investir c’est prendre des risques.” En l’occurrence, les investissements ont été réalisés avec l’argent du contribuable, et les risques ont été pris et subis par les salariés avec les conséquences dramatiques que l’on sait : une jeune vie emportée par une machine sans sécurité.

J’abandonne le reste de la déclaration, ainsi que la « tribune » du journal municipal à leurs excès, et prends le parti salutaire et définitif de les ignorer.

Enfin le Maire, voulant revenir sur l’augmentation des tarifs de l’EHPAD et les moyens de la contenir, déclare avoir interrogé une magistrate de la Chambre régionale des comptes de Lorraine sur la possibilité pour la commune de verser une subvention d’équilibre à l’EHPAD. Cette dernière lui aurait répondu par la négative. Cette réponse orale, qui n’engage personne, est à confronter aux éléments qui furent présentés lors de la réunion du 26 mai. Voir ici l’extrait d’un rapport de la Cour régionale des comptes du Nord Pas de Calais, l’extrait d’une note du Ministère des affaires sociales, et une note tirée d’une page du site de la société « WEKA »qui pratique le conseil aux collectivités.

La solidarité dont vous parlez n’est que faux semblant et ne trouve nulle part une voie de réalisation dans vos actions. La proposition que vous souhaitez faire au prochain Conseil Municipal d’allouer une enveloppe spéciale au CCAS pour aider les personnes âgées en difficulté, est ce que l’on appelle communément un effet d’annonce. C’est précisément le rôle du CCAS d’étudier les cas des personnes en difficulté et de leur apporter éventuellement une aide.

Je voudrais conclure cette petite chronique de juillet par la publication, avec son accord, d’une lettre d’un parent de résident à l’EHPAD de Valençay (Indre) qui exprime avec beaucoup de justesse les sentiments que l’on peut éprouver face à ces politiques sans âmes qui ne génèrent que la détresse.

Le 07 juillet 2015

Gracchus


DROIT DE REPONSE

Me fondant sur votre propre charte indiquant que votre blog est un lieu de liberté et demandant à ce que les contributeurs s’engagent à ce que leur contribution soit dénuée de fausses nouvelles, je vous demande d’exercer mon droit de réponse à deux articles publiés sur votre blog, sous le nom de Gracchus, relatifs l’un au Conseil Municipal du 22 juin 2015, et l’autre à la réunion de l’EHPAD du 26 mai 2015, mis en ligne respectivement le 7 juillet sous le titre « La Bresse, Conseil Municipal du 22 juin : toujours des moments de bravoure ! » et le 16 juin sous le titre « EHPAD La Bresse, une réunion pour rien ! »

S’agissant en premier lieu du Conseil Municipal du 22 juin, vous indiquez au premier paragraphe, 6ème ligne, la présence au sein du Conseil Municipal « de quelques talents d’acteurs et de nombreux figurants » : Je n’accepte pas que vous traitiez de la sorte les membres de notre Conseil Municipal, reléguant les conseillers municipaux à de simples figurants, témoignant d’un mépris frisant l’outrage pour des femmes et des hommes qui se sont engagés, qui se sont présentés et qui ont eu le courage de passer le scrutin démocratique pour représenter l’ensemble de la population bressaude.

Au 3ème paragraphe, ligne 4, vous indiquez avoir été véhémentement mis en cause dans la tribune du groupe majoritaire dans le dernier bulletin municipal de juillet/août, ce que je conteste. En effet, il ne nous est pas possible de vous mettre en cause au travers de ce bulletin municipal pour la simple et bonne raison que nous ne vous connaissons pas, M. Gracchus, puisque vous écrivez sous un bien peu courageux mais fort commode pseudo, alors même qu’un onglet intitulé « pseudos et modération, pourquoi ?» sur la page d’accueil de votre site précise en PS que « tous les textes publiés sur le blog ont un auteur clairement identifié qui en assume le contenu. » Ce n’est visiblement pas votre cas.

Comble d’ironie, il est même précisé, dans la charte de votre blog que « toute usurpation d’identité ou choix d’un pseudo visant à créer une confusion sur l’identité du contributeur pourra donner lieu à une suppression des droit de participation ».

Au niveau du paragraphe 4, 1ère et 2ème lignes, vous soulignez que « les textes des rapports présentés au Conseil Municipal manquent singulièrement de ressort dramatique, voire d’exultation poétique » Les rapports au Conseil Municipal n’ont effectivement pas cette vocation et votre appréciation dénote une méconnaissance du fonctionnement d’un conseil municipal.

Il en va de même, lorsque vous indiquez à la ligne 7 de ce même paragraphe, que « les rapports d’activité des délégataires provoqueraient l’endormissement prématuré d’une partie du public et des élus » car il s’git d’un exposé qui résulte de contraintes légales, ce que vous reconnaissez d’ailleurs en précisant que l’exercice est imposé.

Au niveau des rapports d’activité des DSP, au paragraphe 7 relatif à celui concernant la DSP du domaine skiable de La Bresse-Hohneck, vous laissez entendre que c’est l’actuelle municipalité et la précédente aussi d’ailleurs qui auraient permis, au mépris des règlements sanitaires, à la société Remy Loisirs d’installer, chaque hiver depuis plusieurs années, un parking de 400 véhicules au Pont de Bramont, sur la zone de protection rapprochée de la source des Planches.

Cette information est totalement erronée puisque depuis son installation l’actuelle municipalité que je conduis a, au contraire, tout entrepris pour que justement ce ne soit plus le cas, envers et contre un certain M. Humbert qui –sous couvert de défense de l’environnement, fait tout pour empêcher la réalisation d’un autre parking au niveau du Pont de Blanchemer, cette fois en dehors de la zone de protection rapprochée de la source des Planches.

Ce nouveau parking est justement destiné à remplacer l’actuel au Pont de Bramont, lequel, je tiens à le rappeler, est situé sur un terrain privé dont la commune n’a pas le pouvoir d’interdire l’usage à son propriétaire.

Sous le sous-titre « Et M. Mathieu parle de service public ! » vous écrivez avoir l’impression d’entendre le renard vous expliquer comment protéger le poulailler… Ce faisant, vous posez un jugement de valeur dénué de tout fondement à l’encontre de mon 2ème adjoint, en cette qualité officier de police judiciaire, et dépositaire de l’autorité publique :

Vous qui semblez bien aimer par ailleurs vous référer au site Wikipédia, voici la définition qu’il donne de la diffamation : « concept juridique désignant le fait de tenir des propos portant atteinte à l’honneur d’une personne physique ou morale» Et c‘est vous qui, au 3ème paragraphe, nous accusez d’en faire preuve à votre égard dans l’article du groupe majoritaire publié dans le bulletin municipal de juillet/août ?

On croit rêver et je vous invite, ainsi que vos lecteurs, à le relire car pour notre part, contrairement à ce que vous avancez, nous ne nous sommes pas laissés aller à désigner nommément un individu à la vindicte populaire, comme vous le faites en laissant -qui plus est- planer le doute sur son intégrité.

Au 12ème paragraphe, vous indiquez que, lors de cette même séance du Conseil Municipal, « il n’y a pas eu un mot sur la régularisation par avenant du statut du parking de Belle-Hutte ».

Là encore, vous trompez vos lecteurs puisque, comme vous le savez, cette question a été abordée lors de la précédente séance du Conseil Municipal du 11 mai, comme en atteste le compte-rendu.

J’ai informé alors le Conseil Municipal qu’une rencontre avait eu lieu avec les représentants de Labellemontagne afin justement de faire le point de l’actuel contrat de délégation de service public et qu’il avait été convenu de le mettre à jour par voie d’avenant interprétatif pour intégrer la mise à disposition des parkings sud et de Belle-Hutte.

J’ai bien précisé que cet avenant serait effectivement soumis au Conseil Municipal mais pas nécessairement à la séance suivante qui était celle du 22 juin.

Vous en déduisez au paragraphe suivant que la municipalité tente ainsi d’endormir son monde : il s’agit là encore d’un procès d’intention dénué de tout fondement ; et c’est vous qui parlez d’excès du journal municipal au paragraphe 16 ! déclarant que vous prenez le parti de les ignorer…

Je ne vous imiterai pas car j’ai décidé pour ma part de ne plus laisser passer sans réagir vos mensonges, accusations et atteintes à notre honneur, sans faire valoir -chaque fois que nécessaire- le droit de réponse auquel nous avons droit mais que vous nous avez dénié jusque là.

S’agissant en second lieu de la réunion du 26 mai qui s’est tenue à la salle des fêtes concernant l’EHPAD, sur laquelle vous revenez au paragraphe 17, et que vous avez présentée sur votre blog sous le titre « EHPAD La Bresse, une réunion pour rien ! » vous indiquez que j’ai déclaré avoir interrogé une magistrate de la Chambre Régionale des Comptes de Lorraine sur la possibilité pour la commune de verser une subvention d’équilibre à l’EHPAD et que cette dernière m’aurait répondu par la négative.

Je tiens à réaffirmer ici que c’est la stricte vérité et que là encore, en utilisant le conditionnel, vous laissez planer le doute sur la véracité de mes propos et sur mon intégrité.

Vous indiquez ensuite que cette réponse orale n’engage personne et vous produisez pour la contredire notamment une note du Ministère des Affaires Sociales, pour être plus précis la note d’information DGAS/5B n° 2004/379 du 2.08.2004.

Fidèle à ce qui tend à devenir chez vous une habitude, vous travestissez une fois de plus la réalité, n’extrayant de cette note que le passage qui vous arrange, afin de déformer la vérité.

Aussi, pour la rétablir, je vous invite, ainsi que vos fidèles lecteurs, à relire plus attentivement jusqu’au bout cette fameuse note, laquelle à la suite du passage que vous en donnez et qui précise qu’effectivement aucune disposition législative ou réglementaire n’interdit le principe du versement d’une subvention d’équilibre à un EHPAD géré par un CCAS, se poursuit en ces termes : « Cependant il faut souligner que c’est une solution de court terme qui masque des difficultés de financement pour couvrir les charges d’exploitation (prix de journée, tarifs ou dotations insuffisantes) La subvention ne fait que reporter le problème sur l’exercice suivant et le danger, c’est qu’elle se pérennise. Cette procédure est contraire à la sincérité des comptes et peut même être dans le secteur des personnes âgées constitutive d’une concurrence déloyale avec les établissements commerciaux »…Il me semble d’ailleurs bien me souvenir que le Directeur Général Adjoint des services du Département, comme la Directrice de l’ARS, en avait fait la remarque lors de cette réunion du 26 mai que vous critiquez tant.

Des précisions utiles avaient donc été données mais vous vous gardez bien de le dire car ce serait contraire à votre propre point de vue et à vos accusations gratuites.

J’ajoute que, quand bien même le principe d’une telle subvention d’équilibre est légalement possible, cela revient à faire supporter à l’ensemble des contribuables bressauds une aide qui, elle, ne profiterait pas qu’à des bressauds. Ce serait injuste, notamment par rapport à ceux qui ont choisi le maintien de leurs parents âgés au domicile, au prix d’efforts financiers et humains importants et qui ne bénéficieraient, eux, d’aucune aide municipale.

Vous devriez poser la question de savoir ce que eux pourraient penser ? tout en notant qu’au travers de la subvention attribuée par l’ARS et le Département, les résidents de l’EHPAD bénéficient déjà et de la solidarité nationale et de la solidarité départementale.

C’est pourquoi j’ai effectivement présenté au Conseil Municipal une solution qui consisterait à abonder la subvention de la commune au CCAS d’une enveloppe de crédit destinée à aider les familles des résidents bressauds auxquels la dernière augmentation de tarifs pourrait poser un problème financier.

Cette solution permettrait de ne faire jouer la solidarité communale qu’au seul profit des bressauds, comme il est normal, et sous contrôle -qui plus est- du Conseil d’Administration du CCAS dans le cadre de l’examen des demandes de secours qui, elles, rentrent bien dans la vocation initiale et fondamentale du CCAS, ce que vous rappelez d’ailleurs. Je n’accepte pas que vous présentiez cette solution comme un effet d’annonce et que vous qualifiiez cette solidarité de faux semblant, comme vous le faites à l’avant dernier paragraphe de l’article publié le 7 juillet.

Quant à votre article publié le 16 juillet à ce sujet, quand vous me présentez par conséquent au paragraphe 10 comme refusant toute recherche de solution alternative, il s’agit là d’un mensonge qui frise là encore la diffamation.

Il en va de même lorsque vous nous accusez, au paragraphe 12 de ce même article, de participer au détricotage du système français de solidarité ; de faire semblant de s’opposer à l’augmentation des tarifs à l’EHPAD et de taxer sans vergogne les personnes les plus vulnérables au paragraphe 14 ; et en guise de bouquet final, lorsque vous nous jugez incapables d’élever le débat au-dessus de la ligne de solde d’un compte d’exploitation au paragraphe 16.

La réalité est toute autre : en poursuivant la dynamique antérieure et forts des différents contrôles et audits menés à l’EHPAD en début d’année, dont une enquête de satisfaction, La Bresse peut en effet s’enorgueillir de bénéficier d’un établissement accessible au plus grand nombre et répondant aux attentes des personnes âgées d’aujourd’hui.

Loin de matraquer financièrement les personnes âgées, il faut préciser que le montant à la charge du résident de l’EHPAD à La Bresse est de 1 450 €, contre 1694 € en moyenne pour les établissements publics, et 2 418 € pour les établissements privés et habilités à l’aide sociale, ce qui fait de l’EHPAD de La Bresse un des moins chers, sinon le moins cher des Vosges, voire de France, alors que les prestations y sont comparables sinon supérieures.

Quant au diagnostic que vous posez –en savant que vous aimez jouer- au paragraphe 12 de ce même article, selon lequel nous serions atteints –pour reprendre vos propres termes- « de dissonance cognitive ou -formulé plus simplement- d’exprimer une chose et de faire le contraire », je vous renvoie le compliment puisque vous refusez aux visiteurs de votre site de se cacher derrière des pseudos alors que vous-même en utilisez un pour jeter le discrédit sur certains membres de la municipalité et que vous vous présentez ensuite en victime : le comble !

En d’autres termes : faites comme je dis, pas comme je fais…

Pour ma part, je conclurai ce droit de réponse en laissant à votre méditation cette expression : « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage », Pas très moral, mais il est vrai que la morale n’a plus beaucoup cours aujourd’hui et ne fait plus recette : on ne peut que le regretter.

Le Maire de La Bresse,

Hubert ARNOULD

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Vidéo Francois Vannson

 

 

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EPHAD La Bresse, une réunion pour rien!

Photo Brigitte Boulay www.actu88.fr/

Photo Brigitte Boulay www.actu88.fr/

EPHAD La Bresse, une réunion pour rien!

Convoquée par la municipalité, une réunion d’explication sur les augmentations de tarifs à l’EHPAD s’est tenue mardi 26 mai à la salle des fêtes de La Bresse. Environ 60 personnes dont une dizaine d’élus municipaux.

La vice présidente du conseil départemental et le maire.  Crédit photo Brigitte Boulay www.actu88.fr/

La vice présidente du conseil départemental et le maire.
Crédit photo Brigitte Boulay www.actu88.fr/

A la tribune, en plus du maire, les deux élus du canton, la vice présidente du Conseil Départemental chargée de la solidarité, le Directeur Général Adjoint des services du département, une représentante de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le directeur de l’EHPAD, ouf!

La vice-Présidente du Conseil Départemental ouvre les débats par cette déclaration extravagante : « Je suis venue pour vous écouter, écouter vos questions… Si ce n ‘est pas une question ce n’est pas grave, vous pouvez simplement nous dire , moi je ne suis pas content parce que depuis que nous avons changé d’établissement, la nourriture ne me convient pas, les chambres ne sont pas adaptés, le personnel ne me plaît pas parce qu’il ne sourit pas. On veut tout savoir sur votre mécontentement ou au contraire on veut aussi savoir ce qui vous plaît. » Dans le genre, je cherche à noyer le poisson et à submerger la poissonnerie, difficile de faire aussi culotté.

Après avoir été recentrée par un intervenant sur le sujet de la réunion, c’est à dire l’augmentation inacceptable des tarifs de journée, la discussion put s’engager.

Comme cela était prévisible et avait été prévu, tout ce beau monde, chacun à son tour , sous des formes et des angles différents a martelé la vérité officielle : il n’y a aucune autre solution que celle de matraquer financièrement les personnes âgées.

Certains nous expliquèrent que c’était ça, ou le retour prochain aux dortoirs mouroirs du 19eme siècle. Selon les mêmes, nous devrions être bien contents de vivre dans un beau pays, où la solidarité envers le troisième âge est portée si haut par le Département qui subventionne massivement les investissements des maisons de retraites. Quand on leur fit remarquer que le taux de subventionnement des investissements venait justement d’être, par eux, réduit de 40 à 25 %, ils continuèrent d’affirmer avec assurance que la solidarité demeurait leur priorité ! Avez vous remarqué cette maladie chronique des politiciens qui consiste à affirmer, contre toute évidence, successivement et à toute occasion, que le sujet dont il parle est leur priorité, et comme ces gens parlent de tout …

La représentante de l’ARS, dont la mission principale était semble-t-il, de comparer le paradis français en matière de solidarité envers le troisième âge, aux enfers belges et allemands dans ce même domaine, nous a, elle aussi, dressé un tableau idyllique, assénant d’interminables théories de chiffres, qui selon elle, devaient démontrer la supériorité incontestable de notre système français sur ceux de nos deux voisins. Ce genre de comparaison qui ignore soigneusement les pays où la situation est meilleure que chez nous, n’a qu’un but, faire comprendre qu’il est urgent de se satisfaire de l’existant, et que ce serait péché de vouloir mieux

D’autres n’hésitèrent pas à agiter la menace d’une diminution du personnel, et par conséquent, d’une baisse des services aux personnes, et pourquoi pas, mais c’est moi qui l’ajoute, d’une suppression des repas un jour sur deux !

Le maire quant à lui, refusant toute recherche de solution alternative comme cela lui fut proposé, se réfugia derrière un leitmotiv qu’il nous resservit à plusieurs reprises comme une leçon bien apprise : « de toute façon, on ne laissera pas quelqu’un au bord de la route » répéta-t-il mécaniquement. Il eut été plus cohérent d’agir pour qu’aucun des résidents ne fut contraint de s’y retrouver, au bord de la route, en augmentant ainsi les tarifs.

Quelle énergie dépensée, pour justifier que l’on impose à nos aînés, dont les modestes retraites sont déjà un scandale en soi, une contribution qui excède leur revenu.

En réalité, ces gens, en bon petit soldat, participent consciencieusement au détricotage du système français de solidarité, mis en place à la fin de la guerre par le Conseil National de la Résistance. Ce faisant, ils accélèrent la précarisation croissante de nouvelles couches de population, mais tiennent absolument à nous faire croire qu’il font cela, au nom de la solidarité qu’ils ont inscrite disent-ils, en haut de leurs préoccupations. Ils sont atteints de ce que l’on nomme en psychologie sociale la dissonance cognitive, ou formulé plus simplement, exprimer une chose et faire le contraire. Cette expérience douloureuse de la contradiction entre une cognition et une action semble de nos jours, affecter massivement la classe politique et les administrations dont les membres consacrent une énergie toujours plus grande à produire un discours en opposition avec leurs actes.

Ils n’hésitent pas non plus, par les moyens les plus médiocres, à convoquer la peur pour tenter d’imposer leurs idées.

Une année après son élection, cette municipalité, qui a fait semblant de s’opposer à l’augmentation des tarifs à l’EHPAD, avant de s’empresser de les voter, révèle sa vraie nature. Elle taxe sans vergogne les personnes les plus vulnérables, alors qu’elle dispose des moyens pour éviter cela.

Nous nous interrogions, à l’occasion du débat d’orientation budgétaire sur la direction dans laquelle comptait s’engager la municipalité. Il est vrai que les déclarations du maire et de son adjointe aux finances faisaient penser à une liste à la Prévert, l’inspiration du poète en moins, plutôt qu’à une vision prospective des évolutions de la commune. La laborieuse litanie des travaux de voirie ne pourra longtemps tenir lieu de projet municipal.

Maintenant nous avons compris. Cette équipe, son maire en tête, est incapable d’élever le débat au dessus de la ligne de solde d’un compte d’exploitation, qu’elle considère comme l’alpha et l’oméga d’une improbable politique municipale. Alors qu’elle dispose d’excédents financiers notablement élevés (qui ne sont pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le signe d’une bonne gestion, nous y reviendrons dans un prochain article sur la gestion de la commune), le maire se refuse à toute aide directe au budget de l’EHPAD, auquel, et cela lui a été brillamment démontré pendant la réunion, il peut légalement abonder.

Enfin il n’est pas inintéressant de le relever, Vosges matin, le journal du Crédit Mutuel, malgré la présence d’une de ses correspondantes n’a pas jugé utile de publier un mot sur cette réunion ! Un compte rendu objectif n’aurait sans doute pas servi les intérêts bien compris du département et de la mairie !

Le 16 juin 2015

Gracchus

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Saulxures sur Moselotte, des élus Lucky Luke qui tirent plus vite que leur ombre

Saulxures sur Moselotte, des élus Lucky Luke qui tirent plus vite que leur ombre

luke_et_ombreTrois semaines montre en main pour décider d’acheter pour 230 000€ une friche industrielle

Le point 8 du compte-rendu du Conseil Municipal du 13 mars 2014 vaut la peine qu’on s’y arrête.

Qui peut se vanter d’écrire à son maire le 19 février et d’avoir une réponse positive le 13 mars, soit trois semaines plus tard . Vous m’objecterez que cela doit bien arriver ici ou là, sans doute, vous avez raison, mais quand la demande que vous faites au Maire porte sur une dépense de 230 000 euros d’argent public, on peut légitimement escompter qu’un peu de recul et de réflexion s’imposent. A Saulxures, foin de ces pinaillages et de ces gaspillages de temps, nos élus innovent, et prenant hardiment exemple sur le célèbre Lucky luke, dégainent et tirent plus vite que leur ombre !

En effet selon le compte-rendu du conseil municipal du 13 mars, le gérant de la société H3C (Fibers) écrit le 19 février au Maire de la commune de Saulxures pour lui demander d’acheter à SAUCOPAR une friche industrielle (l’usine de Longènes) qu’il loue déjà à SAUCOPAR!!! La commune réunit sa commission économique le soir même et l’ouvre à tous les élus. Quelle célérité. Puis, trois semaines après, le 13 mars,, à l’unanimité du conseil municipal, comme toujours, on se demande d’ailleurs à quoi sert la minorité, nos Lucky Luke prennent la décision de s’exécuter sans se poser la moindre question. C’est inutile, le gérant d’H3C, qui sait à quels stimuli galope la sensibilité de nos élus, a prononcé les mots magiques, emploi et croissance. Il n’en faut pas plus pour endormir les neurones de nos Lucky Luke qui dégainent illico l’argent du contribuable : 230 000 euros tout de même ! Pas un des membres de cette vaillante assemblée ne soulève l’objection qui crève l’écran, pourquoi acheter à SAUCOPAR un bien qu’il loue à H3C pour le relouer à H3C ? Quel emploi supplémentaire cela créera-t-il ? Aucun bien sûr. Pour avoir la réponse il fallait seulement poser la question.

Nous avons dans un autre article suggéré la raison de cette aberration, je vous laisse cher lecteur trouver la vôtre en répondant à cette question traditionnelle : à qui profite le crime ?

Fibers (H3C) ayant peu après déposé le bilan, cette acquisition ne s’est pas faîte. Les contribuables saulxurons n’en sont pas chagrinés

“I’m a poor lonesome cowboy
I’ve a long long way from home”

Le 15 juin 2015

Gracchus

Posted in Com Com, Dossier Fibers, Enquête | Commentaires fermés sur Saulxures sur Moselotte, des élus Lucky Luke qui tirent plus vite que leur ombre

Fibers : Radiographie d’un article de Vosges matin-Crédit mutuel ou comment la presse, les élus, la justice, en un mot l’establishment s’entendent pour fabriquer une vérité officielle.

Fibers: Radiographie d’un article de Vosges matin-Crédit mutuel ou comment la presse, les élus, la justice, en un mot l’establishment s’entendent pour fabriquer une vérité officielle.

Inauguration de Fibers Photo Brigitte Boulay www.actu88.fr/

Inauguration de Fibers
Photo Brigitte Boulay
www.actu88.fr/

Dans Vosges matin du 03 juin 2015, au sujet de la liquidation de le la société Fibers on peut lire en légende de la photo : « Bernard Charbonnier (à droite), créateur de l’entreprise Fibers, ne décolère pas ». A ce moment je me suis pincé, je n’étais pas sûr d’avoir bien lu.

Puis plus loin :  le procureur Etienne Manteaux relevait pour sa part « ce mépris impressionnant des salariés. Nous sommes là face au signe de l’impérialisme économique chinois. Un groupe qui a vendu, à M. Charbonnier, des machines qui n’étaient pas aux normes (et qui avaient provoqué un accident du travail mortel en janvier [juin en réalité] 2014). Dans ce dossier, les Chinois ont joué avec Bernard Charbonnier, avec le tribunal et avec les salariés. »

De qui se moque-t-on ?

« Bernard Charbonnier ne décolère pas » : Ben voyons, mais c’est bien sûr, c’est lui la victime et les méchants Chinois qualifiés d’impérialistes par le procureur lui-même, sont les seuls responsables de ce fiasco retentissant.

Il fallait oser, il y a longtemps que je suis habitué aux manipulations de la presse, mais là les bras m’en tombent encore ! En une phrase courte, sujet verbe négation, qui légende une photo, vous êtes affranchi. Bernard Charbonnier est la victime et cerise sur le gâteau, il ne décolère pas, le brave homme !

Et moi qui pensait bêtement, comme vous sans doute, que ceux qui ne devraient pas décolérer, ce sont bien les salariés emmenés dans cette galère par M. Charbonnier et par lui seul, avec le soutien novice mais enthousiaste quand même, ne les oublions pas, ils en seraient ravi, des élus divers et variés dont la pusillanimité sans borne a facilité ce déplorable gâchis. Oui, les responsables sont sur la photo du journal à l’exception d’un ou deux qui ont opportunément disparu des écrans depuis la liquidation.

Et quand le procureur de la République vient ajouter son grain de sel au concert des sophistes1, on pensait à ce niveau avoir touché le fond, et bien non, on creuse encore ! Monsieur le procureur, si les Chinois ont vendu, c’est sans doute parce que M. Charbonnier a acheté (avec l’argent des subventions publiques, dont il faudra reparler). Et ce ne sont pas les Chinois qui ont mis en service des machines qui n’étaient pas aux normes2, sans les faire vérifier par un cabinet spécialisé. C’est M. Charbonnier.

« Dans ce dossier, les Chinois ont joué avec Bernard Charbonnier, avec le tribunal et avec les salariés », dites vous, Monsieur le procureur. Je subodore ici comme un détournement de sens, n’y aurait-il pas une tentative de jeter un voile virginal et purificateur sur la responsabilité de M. Charbonnier ? Y aurait-il volonté de détourner l’attention du public sur ces lointains et inaccessibles Chinois afin de mieux exonérer le dirigeant de l’entreprise de toute implication ?

Le rôle des Chinois dans cette affaire est plus que modeste. Qu’ont-ils fait qui mériteraient les qualificatifs généreusement rapportés par la journaliste de VM : « Honteux. Nauséabond. Méprisant » ? N’en jetez plus, tant d’indignité sidère. Ils se sont simplement engagés à reprendre une entreprise puis ont changé d’avis, la belle affaire ! Cela arrive tous les jours, et l’unique reproche que l’on pourrait légitimement leur adresser, est d’avoir donné un espoir à 30 ouvriers désormais bien seuls, puis de l’avoir déçu.

Monsieur le Procureur fait ensuite semblant de découvrir la violence des relations de travail et le mépris dans lequel les travailleurs sont ordinairement tenus. « …ce mépris impressionnant [pour les]3 des salariés ». Mais si cela se passe chez nous, ce ne sont pas, bien sûr, nos dirigeants nationaux qui sont en cause, ce sont les Chinois ! Et puisque nous n’en sommes plus à une contre-vérité près, l’article suggère sans finesse qu’ils seraient de surcroît responsables de la mort de la jeune femme : « Un groupe qui a vendu, à M. Charbonnier, des machines qui n’étaient pas aux normes (et qui avaient provoqué un accident du travail mortel en janvier[juin en réalité] 2014) ». Le tour est joué, c.q.f.d.. M. Charbonnier est, avec les salariés, la victime de « l’impérialisme économique chinois ». Il ne manque que l’appel à l’unité de la nation face au péril jaune qui menace, et cet article sera digne d’entrer au Panthéon des manipulations ordinaires.

Après tant d’efforts déployés par une journaliste et un procureur à la peine, nous sommes en droit de nous interroger sur la suite de l’enquête qui doit maintenant établir les responsabilités dans la mort violente de la victime.

Celui qui a joué avec les salariés c’est M. Charbonnier, et c’est vous Monsieur le procureur qui aujourd’hui avez la charge de diligenter l’enquête sur les responsabilités dans cette dramatique affaire, qui a vu la disparition tragique d’une jeune femme. Je forme le vœu que l’enquête ne tente pas de chercher en Chine ce qui crève les yeux, juste à côté.

Le 12 juin 2015

Grachhus

1 Euphémisme prudent

2 Il serait étonnant que des machines chinoises soient aux normes française ou européennes. La charge de la mise en conformité revient évidemment à l’acheteur qui ne peut l’ignorer.

3 C’est moi qui précise

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