Le Com(p)te est bon !!!

Loup, sculpture bois sur les pistes de ski de fond

A La Bresse, un éleveur exige de la commune qu’elle retire une sculpture de loup installée sur les pistes de ski de fond, et il conditionne à cette exigence la réalisation d’une tâche de débroussaillage de ces pistes, tâche pour laquelle il est missionné et rétribué. Faut-il prendre cela pour l’expression banale de la médiocrité et la manifestation d’une bêtise crasse à laquelle ce Monsieur nous a habitués depuis quelques années, et dans ce cas le dédain serait adapté, ou bien est-ce beaucoup plus grave qu’il n’y paraît, et il faudrait trouver sous cette énième saillie du personnage en question l’expression d’une idéologie marquée par l’intolérance le sectarisme et plus si affinité.

Ce n’est pas la première fois qu’il manifeste son aversion pour tout ce qui ne correspond pas à sa conception de l’ordre.

Il n’hésite pas à utiliser des moyens agressifs pour tenter de faire taire ceux qui ne pensent pas comme lui. Dans sa chèvrerie qu’il fait « visiter » aux touristes, surtout à leurs enfants, à qui il facture abusivement le droit de distribuer un verre de maïs aux animaux, il multiplie les mensonges et contre vérités sur la vie sauvage et le loup qu’il présente comme un danger mortel pour les enfants et les personnes âgées. Il pratique également un « humour » au sujet duquel, il y a quelques temps, des touristes ont pris la peine d’adresser des plaintes par lettres à l’office de tourisme, considérant qu’il était marqué par le sexisme et le mépris des femmes.

Mais voilà qu’aujourd’hui ce triste personnage pousse un cran au dessus et veut nous infliger sa conception nauséabonde de la culture et de l’art dans laquelle la liberté du créateur doit être soumise à la volonté du premier béotien venu. A quand l’interdiction pour les libraires d’exposer et de vendre les livres traitant du loup et de la vie sauvage, à quand le retrait des bibliothèques ou la mise à l’index de ces mêmes ouvrages, et pourquoi pas demain un grand autodafé sur la place du village ?

L’on aurait tort de prendre ces dérives et ces postures de rejets et d’exclusions à la légère. Elles furent souvent dans l’histoire, la nôtre comme celle du monde, les prémisses des pires moments de régression des libertés. Elles concernent aujourd’hui le loup, elles seront transposées demain aux opposants, aux réfractaires, bref à tous ceux qui oseront exprimer une opinion non conforme. Elles sont le terrain sur lequel prospèrent toutes les infamies qui sèment la haine de l’art, de la culture, de la nature et des hommes

Il faut n’avoir rien compris à la nature, à la biodiversité et aux innombrables services qu’elles rendent à l’humanité pour persister dans cette haine du sauvage jusqu’à s’en prendre à une de ses représentations. Il faut également nourrir conjointement mépris et ignorance de l’art et des artistes pour s’en prendre à leur production. Il faudrait si on l’écoute éradiquer la vie sauvage et ses représentations et soumettre la nature pour la contrôler. Ces idées que l’on serait tenté de qualifier d’un autre âge n’existent pas chez les peuples dits « primitifs » qui bien au contraire vivent dans le respect de la nature et ont compris que l’équilibre et la diversité sont la condition de la vie.

La situation actuelle de notre planète est marquée par un effondrement de la biodiversité, qui, si nous sommes incapables de le stopper, risque bien de nous conduire à des catastrophes alimentaires, sanitaires, météorologiques, économiques, sociales et civilisationnelles, dont certaines ont déjà commencé à se manifester. Ce constat largement documenté et partagé par les scientifiques du monde entier et par un nombre toujours plus grand de citoyens doit nous conduire à réfléchir à notre relation à la nature et à la manière de la faire évoluer.

Si nous considérons la nature comme notre ennemie alors nous courrons à la catastrophe.

La Bresse Environnement
Dominique Humbert
Président

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