La Bresse, la municipalité du boniment !

Cette municipConseil Municipal La Bressealité, son Maire en tête ne savent plus quoi inventer pour tenter de justifier les augmentations des tarifs qu’ils votent à tour de bras et le plus souvent à l’unanimité.

A la Bresse tout augmente. Après avoir matraqué les résidents de l’EHPAD en augmentant en 2015 les tarifs de 6 % en moyenne, ce qui représente suivant les mois entre 75 et 77 € par mois, soit 924 € par an, c’est à dire pour beaucoup de résidents l’équivalent d’un mois de pension, ils se préparent à récidiver pour 2016 en pratiquant ce que le Maire appelle une augmentation « logique » de 1,5 % qui correspondrait selon lui à l’augmentation du coût de la vie. Est-ce que quelqu’un dans son entourage lui a dit que le coût de la vie n’avait pas augmenté sur les douze derniers mois, est-il le seul à l’ignorer ou ses collègues élus sont-ils eux aussi atteints d’aveuglement ? A moins qu’il ne s’agisse d’une grossière tentative de nous prendre pour des demeurés ?

Allez voir ici sur le site de l’INSEE et vous pourrez constater la réalité de ce que j’affirme.

Les pensions ont été de plus désindexées de l’indice du coût de la vie depuis plusieurs années, ce qui a affecté le pouvoir d’achat des retraités.

Alors que la commune est une des plus riches du territoire, que son compte administratif dégage chaque année des excédents de fonctionnement toujours plus importants, en deux ans cette municipalité se sera distinguée par sa furie d’augmentation et de matraquage des plus fragiles.

En à peine deux années et sans que cela ne lui pose problème, cette municipalité aura augmenté de 7,62 %.les tarifs ! Cela correspondra à un supplément de 1064€ par an pour chaque résident. C’est plus que le MONTANT D’UN MOIS DE PENSION DE RETRAITE pour nombre d’entre eux.

Cela veut dire que plusieurs résidents ne pourront plus payer leur redevances et deviendront dépendants de l’aide sociale et de leurs enfants. Cela signifie pour ces personnes, une fin de vie sous le double signe de la dépendance physique pour certains, et de la dépendance morale pour beaucoup. Si la première est malheureusement quelquefois inévitable, ce n’est pas le cas de la seconde. Comment expliquer à des aînés qui ont travaillé toute leur vie, que leur revenus sont dorénavant insuffisants pour leur assurer une vie digne, et que leurs enfants devront être mis à contribution pour assurer leur subsistance. Beaucoup ne l’acceptent pas, leur dignité est atteinte.

COMMENT DES ELUS PEUVENT-ILS, SANS SE POSER DE QUESTIONS, SE COMPORTER DE LA SORTE AVEC NOS AINÉS ?

Leurs déclarations sur la solidarité ne sont-elles que des faux semblant ? Ces élus sont rendus sourds et insensibles et leur discours n’a plus aucun sens ni aucune réalité.

La vice présidente du Conseil Départemental chargée du troisième âge ne va t-elle pas clamer partout que la politique de solidarité avec les personnes âgées est la priorité, alors que, dans le même temps, elle entérine la diminution de 40% à 25% de la participation du département aux aides à l’investissement pour les maisons de retraite !!! De telles tartuferies sont aujourd’hui quotidiennes de la part des élus, qu’ils soient municipaux, départementaux, régionaux ou nationaux.

Ils se contentent de regarder les chiffres, sans voir l’humain, et ont perdu depuis longtemps toute capacité de réflexion personnelle. A La Bresse, cette vision étriquée ne peut même pas se justifier par les chiffres. La commune est particulièrement riche et dégage chaque année des excédents financiers plus importants. Ceux-ci ne servent à rien, alors que l’utilisation d’une petite fraction d’entre eux suffirait à éviter ces hausses de tarifs. Il n’est pas dans le rôle des comptes d’une commune d’être bénéficiaire. Une commune n’est pas une entreprise privée et l’argent disponible doit être utilisé au mieux pour satisfaire les besoins de la population. Si excédents il y a, c’est que la gestion est défaillante et que, soit les recettes (les impôts) sont trop élevées, soit les dépenses sont mal assurées. Dans tous les cas c’est le signe d’une mauvaise gestion.

De nombreux élus se plaisent à répéter sans réfléchir, qu’une commune doit se gérer comme une entreprise. C’est évidemment une escroquerie intellectuelle. Une entreprise fabrique des produits et les vend à ses clients, c’est de là que proviennent ses recettes. Une commune lève des impôts et perçoit des dotations qui elles aussi, proviennent de taxes et d’impôts divers. Les recettes commerciales d’une commune ne dépassent guère 5 % de son budget, et sont de toutes façons des revenus liés à l’exercice d’un service public. Une entreprise réalise des bénéfices puis les redistribue à ses actionnaires, une commune n’a pas d’actionnaires. D’autres différences existent, et cela a pour conséquence que la gestion d’une commune ne peut être comparée avec celle d’une entreprise. Une commune doit assurer la réalisation de services à la collectivité (voirie, équipements culturels, sportifs, etc.), elle doit aussi prendre en compte la solidarité avec les plus faibles, et participer par son action à une redistribution des ressources.

Mais en poussant un peu plus loin l’analyse des mauvaises raisons avancées pour tenter de justifier ces hausses, on voit réapparaître au détour d’un compte-rendu du Conseil de Vie Sociale de l’EHPAD cet argument sorti tout droit de la doxa libérale : les faibles tarifs de l’EHPAD pourraient faire une concurrence déloyale aux maisons de retraites privées.

A ce compte-là et connaissant les tarifs des maisons privées, il faut s’attendre à des augmentations substantielles et à répétition, dans les années à venir.

Nous sommes bien là, et avant l’heure, dans la logique de ce que veulent nous imposer les défenseurs du TAFTA (Trans-Atlantic Free Trade Agreement, le grand marché transatlantique actuellement en négociation entre la commission européenne et les Etat-Unis). Une dérégulation totale des biens et services et la mise en place d’une concurrence sauvage qui ne peut accepter l’existence d’un secteur public, et encore moins l’expression de la solidarité de la société envers les plus faibles et les plus démunis. C’est la destruction programmée de ce qui fait lien dans notre société, et l’organisation d’un monde soumis à la loi du plus fort (les multinationales) et accessoirement à celle de l’actionnaire fait roi. Voilà de quoi se rend complice aujourd’hui, la majorité municipale de La Bresse. Le fait-elle en toute conscience, par amateurisme ou pourquoi pas, par stupidité ? Qu’importe la réponse et sans doute pourrions-nous dire, les trois mon capitaine ! En tout état de cause, cette politique est indigne et vient réduire en poussière les phrases déjà creuses de ces politiciens.

L’étonnement est à son comble quand, dans la même phrase du même compte-rendu, cherchant sans doute les bâtons pour se faire battre, nos ineffables élus municipaux nous annoncent qu’une subvention municipale est :« possible d’un certain point de vue technique ». Proposition en accord avec ce que je ne cesse d’expliquer et de proposer, mais en revanche, en totale contradiction avec les affirmations sans fondement, inlassablement répétées par le Maire depuis un an !!

Et comme tout bon article sur la municipalité bressaude ne peut se clore sans évoquer d’une manière ou d’une autre un morceau choisi d’une des déclarations intempestives du deuxième adjoint, je voudrais reprendre l’une d’entre elles, faite au conseil municipal du 22 juin 2015, je cite Monsieur Mathieu, adjoint et conseiller départemental : « Je n’accepte pas les propos diffamatoires de certains donneurs de leçons perpétuels qui se posent en dernier défenseur de la veuve de l’orphelin et de la sainte trinité ».(sic)

Il est certain qu’en prenant la défense des gros céréaliers et des riches agriculteurs qui vivent au crochet des subventions européennes de la Politique Agricole Commune (PAC), en soutenant son ami Xavier Beulin président de la FNSEA et de SOFIPROTEOL-AVRIL, société fer de lance de l’agriculture industrielle qui met sur la paille de nombreux paysans et éleveurs, et en apportant son appui au patron de FIBERS, Bernard Charbonnier à Saulxures, lui aussi grand spécialiste des guichets publics et des subventions européennes, ce qui ne l’a pas empêché d’envoyer 45 salariés sur le carreau, Monsieur Mathieu ex président de la FDSEA 88 et actuel président de la chambre d’agriculture, ne peut guère être soupçonné d’être du côté « de la veuve et de l’orphelin ». Le contraire nous aurait étonné…

Quant à la « sainte trinité » je rappelle qu’il s’agit, dans son acception courante, du père du fils et du saint esprit, on perçoit difficilement ce qu’elle vient faire ici ! A moins que Monsieur Mathieu n’ait voulu tenter là un mot d’esprit ! Auquel cas il ne semblait pas ce jour être habité par l’inspiration, fut-elle celle du saint esprit !

Oui Monsieur Mathieu, chacun ses combats, je me situe depuis toujours du côté des petites gens et des opprimés, votre choix c’est le parti des riches et des nantis ! Question de morale personnelle !

Ce monsieur est d’ailleurs si peu intéressé par « la veuve et l’orphelin » qu’il ne prend même pas la peine de répondre à un courrier qui lui a été adressé en sa qualité de conseiller départemental, le 05 mai 2015 par une cinquantaine de familles de résidents de l’EHPAD qui s’inquiétaient de l’augmentation des tarifs et des graves conséquences qu’elles auraient sur les petits revenus des résidents.

Faut-il prendre cela pour de la morgue et du dédain ? La question vaut d’être posée, d’autant que cela n’empêche nullement Monsieur Mathieu de vouloir distribuer d’insignifiantes et ridicules leçons de civisme sur sa page Facebook !!

On remarquera aussi avec intérêt la référence rituelle de cet élu à la diffamation dont il se dit victime. C’est devenu une constante pour quelques-uns des représentants de cette fine équipe qui, ne supportant aucune critique ou contestation de leur action publique, crient à la diffamation à tout bout de champ et en toute occasion! Mais que ne vont-ils pas devant les tribunaux demander réparation ? Si diffamation il y a, il existe des lois qui la réprime.

Nous sommes aussi étonnés dans cette affaire par l’autisme des membres du Conseil d’administration du CCAS qui ont voté à l’unanimité l’augmentation des tarifs 2015 de l’EHPAD et qui récidivent cette année. Un certain nombre d’entre eux expliquent en privé qu’ils sont contre ces augmentations, alors pourquoi les votent-ils ? Être contre et voter pour, il n’y a guère que dans les régimes autoritaires et les dictatures que l’on voit cela ! Il ne me semble pas que La Bresse en soit là ! De quoi, de qui, ont-ils peur ? Exprimer clairement un désaccord, fait partie des prérogatives et des devoirs d’un représentant dans un conseil d’administration. C’est d’ailleurs une des conditions d’un bon fonctionnement démocratique. Si le vote est unanime comme ce fut le cas, il ne peut être interprété que comme un accord unanime pour l’augmentation . A moins que nous ne soyons ici en présence de ce que l’on nomme « le paradoxe d’Abilène » dans lequel tout le monde va à Abilène alors qu’en réalité personne ne veut vraiment y aller. Mais quelle que soit l’explication, il en va d’une question grave dont les conséquences peuvent être lourdes. De grâce, Mesdames et Messieurs les membres du CCAS prenez vos responsabilités ou tirez-en les conséquences.

Le 31 janvier 2016

Gracchus

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